Fabienne Giovannini, présidente de l'office public de l'habitat de Haute-Corse, était l'invitée du Corsica Sera jeudi 31 janvier. Elle est notamment revenus sur l'état d'esprit qui règne dans le quartier de Montesoro au lendemain de la fusillade qui a fait un mort, et cinq blessés.
C’est dans l’immeuble numéro 2 de la résidence impériale, dans le quartier de Montesoro à Bastia, que s’est déroulée la fusillade qui a fait deux morts, dont l’auteur des faits, et cinq blessés.
Au lendemain du drame, beaucoup d’appartements sont vides. Au pied de la bâtisse, des agents d’une société de nettoyage privée, engagée par l’office HLM de la Haute-Corse, tentent d’effacer les traces afin que les lieux retrouvent un semblant de normalité.
Fabienne Giovannini, présidente de l’office public de l’habit de Haute-Corse, était l’invitée du Corsica Sera jeudi, elle est notamment revenue sur l’état d’esprit des agents et des habitants du quartier.
Vous avez décrété un deuil de deux jours. Les salariés de l’office HLM, ils sont 80, sont suivis par une cellule psychologique.
C’est pour nous un profond traumatisme. Nous pensons très fort à la famille, nous attendons ma restitution du corps à la famille pour pouvoir aller jusqu’au bout de ce deuil et organiser les obsèques.
Nous sommes très proches de cette famille, de tous les blessés, de toutes les personnes qui nous ont apporté leur soutien, les pompiers, les forces de police qui étaient très rapidement sur les lieux pour nous aider, le maire de la ville, le président du conseil exécutif. On essaye à la fois d’être proche de la famille et de nos agents qui ont vécu un gros choc.
Vous avez perdu un agent, le gardien de l’immeuble, un autre agent a été choqué. Il a assisté à la scène.
Je voudrais rendre hommage à Auguste Braconni qui se rendait sur les lieux pour rendre service aux locataires, faire tout simplement son travail. Il a perdu la vie comme ça. Il était accompagné d’un autre agent qui est très choqué. L’ensemble des agents est choqué, parce qu’ils ont perdu un des leurs. Nous avons tout un travail de deuil à accomplir désormais.
Certains habitants disent avoir alerté les services. La mairie de Bastia dit ne pas avoir été alertée sur le cas de l’auteur des coups de feu. Avez-vous eu une alerte qui n’a pas été prise en compte ?
Très sincèrement non. Dès que j’ai entendu ces témoignages, j’ai interrogé les services et on a cherché dans nos archives. Concernant la personne en question, elle n’était pas connue puisqu’elle n’était pas locataire en titre. Elle était hébergée par sa compagne et nous n’étions pas sensé savoir quels étaient leurs rapports. Il y a des problèmes de voisinage dans cette résidence comme dans toutes les résidences d’un parc HLM. Jamais on ne peut imaginer que ça tourne au drame comme cela a tourné hier.
Vos agents étaient venus pour faire des constats suite à des dégradations.
Ils ont été appelés pour des incivilités dans la cage d’escalier. Ils se sont rendus sur place, ils ont constaté, ils ont nettoyé et ils sont repartis. Puis on leur a encore dit qu’il y avait encore des problèmes de dégradations, donc ils sont revenus sur les lieux. Et c’est là qu’ils étaient attendus.
Est-ce que certains habitants, suite au drame, ont demandé à être relogés dans d’autres lots de l’office HLM ?
Pour le moment, je ne crois pas. Nous nous y sommes préparés. On est à l’écoute de nos locataires. On va essayer de les accompagner au mieux parce qu’eux aussi ont vécu un terrible choc. Beaucoup sont très affligés. Il y aura bien sûr des possibilités de mutations si c’est demandé. On attend de voir les demandes qui vont être formulées.