L’auteur de la fusillade de Bastia, Joseph Orsoni, s’est suicidé. Dans ce drame, une personne est décédée et cinq autres ont été blessées. L’homme avait déjà été condamné pour des faits de violence. L’enquête doit permettre de comprendre les raisons de cet acte et la personnalité du forcené.
Dans l’immeuble où s’est déroulée la fusillade dans le quartier de Montesoro à Bastia : des impacts un peu partout. Les projectiles ont traversé les fenêtres, percé les portes atterries sur les murs des appartements.
À chaque étage, les mêmes scènes de terreur se sont répétées. Un déchaînement de violence. L’auteur des coups de feu, José Orsoni, un habitant de l'immeuble, il logeait chez sa compagne, a véritablement traqué ses voisins.
Tirant à hauteur d'homme, avec la volonté de tuer. Dans leurs appartements, il a blessé deux voisines. Il en a épargné d'autres. Ce jeudi matin, les habitants se sont retrouvés et ont raconté.
Plusieurs ont croisé la route du tireur. « Il a pris deux jeunes à coups de scalpel, après il est monté chercher les fusils. Je me suis retrouvé face à lui, heureusement qu’il a visé à côté. Après, quand il a tiré ses deux cartouches, j’ai profité qu’il recharge et je suis parti », témoigne un riverain.
Coups de cutter puis de fusil
La folie meurtrière a commencé au bas de l'immeuble, dans le hall. C'est là que José Orsoni a tiré sur le gardien.
Auguste Braconni, alerté par des cris, était venu à sa rencontre. Atteint à la jambe à l'artère fémorale. Il a agonisé de longues minutes devant l'entrée. Juste avant, le forcené s'en était pris à deux jeunes locataires à coups de cutter puis à coups de fusil.
L'homme était connu pour être taciturne et solitaire. Rares étaient ceux qui le fréquentaient. « On parlait un peu de tout. Mais on ne pouvait pas avoir une conversation avec lui parce qu’il était un peu bizarre », livre un homme.
Les tirs à l’intérieur, à l’extérieur, contre le voisinage, montrent un crescendo dans les événements. L’enquête doit maintenant démontrer la chronologie des faits et en comprendre les mobiles. « Le mis en cause avait un différend avec l’un de ses voisins qui est d’ailleurs la première personne à laquelle il s’en serait pris. C’est quelqu’un qui a déjà été condamné à deux reprises, à la fois par le tribunal correctionnel d’Ajaccio et de Bastia, pour des faits notamment de violence volontaire avec arme », indique Caroline Tharot, procureure de la République de Bastia.
Le tireur est mort durant l’intervention. Il se serait suicidé dans un couloir. Une fin tragique qui n’enlève pas le besoin d’explication de la famille du gardien. « Savoir l’antériorité de la situation de cette personne, et comment cette personne a pu passer à l’acte », souligne maître Julien Pinelli.
Et pour les proches d’Auguste Braconni, savoir aussi si un tel drame pouvait être évité.