Une soixantaine de personnes manifestent ce lundi 5 décembre devant le commissariat de Bastia. Ils protestent contre les interpellations de huit militants de Corsica Libera intervenues dans la matinée.
Devant le commissariat de Bastia, ils sont une soixantaine à avoir répondu à l’appel de Corsica Libera et Sulidarità. Dans la journée, le parti indépendantiste et l’association de défense des "prisonniers politiques" corses avaient appelé à manifester en soutien aux huit militants interpellés lundi matin.
Ces interpellations ont été effectuées dans le cadre "d’une information judiciaire ouverte notamment du chef d’association de malfaiteurs terroriste" ouverte par le parquet national antiterroriste de Paris.
Le rassemblement s'effectue pour l'heure dans le calme. Les manifestants font face aux forces de l'ordre, qui ont installé un mur anti-émeute. Une banderole "Fora a Francia" a été déployée.
Présente parmi les manifestants, la conseillère à l'Assemblée de Corse Josépha Giacometti-Piredda. Pour l'élue et porte parole Corsica Libera, la situation est aujourd’hui "extrêmement problématique et grave". Josépha Giacometti-Piredda estime qu'il y a entre la Corse et Paris "un fossé qui se creuse encore un peu plus".
"Les interpellations, les méthodes employées, n’augurent pas de bonnes choses et n’amènent pas les conditions pour un dialogue apaisé. Depuis plusieurs semaines déjà nous avons dit clairement que nous n’étions pas dans un processus historique mais dans un simple cycle de discussions", indique t-elle. Pour l'élue, la responsabilité de la situation incombe à l'Etat. "Aujourd’hui la volonté d’alimenter la tension se situe clairement du côté parisien. Nous semblons revenir depuis plusieurs semaines dans un cycle que nous connaissons trop."
Des interpellations "inadmissibles"
Même analyse du côté de Jean-Baptiste Arena, élu Core in Fronte à l'Assemblée de Corse. "Les interpellations sont inadmissibles. Depuis quelques années, on a tendu la main, et depuis le printemps on ne voit rien venir, rien n’avance sur les dossiers Alessandri et Ferrandi... Nous préférerions être dans nos chaumières avec nos familles plutôt qu'ici ce soir, surtout en période de fête", souligne t-il.
L'élu du parti indépendantiste affiche sa solidarité avec les autres nationalistes. "Nous sommes des compagnons de lutte depuis 50 ans, nous le serons encore demain, et un moment donné, nous devons répondre groupés à ce genre d’actions de Paris. On est là ce soir et on sera encore là demain", assure-t-il.