Huit militants du parti indépendantiste ont été interpellés lundi matin dans le cadre d'une enquête ouverte par le parquet national antiterroriste. Corsica libera appelle à la mobilisation.
Des conditions d’interpellation "inadmissibles". Dans un communiqué, le mouvement indépendantiste Corsica Libera et l'association de défense des "prisonniers politiques" corses Sulidarità ont appelé à plusieurs rassemblement des "militants du mouvement national et plus largement de l’ensemble des Corses".
Des manifestations ont dans un premier temps été annoncées à Aspretto et Bastia, avant d'être annulées. Une mobilisation a finalement été annoncée à l'aéroport de Bastia-Poretta, pour suivre le transfert "de tous les gardés à vue" vers Paris, puis de nouveau à partir de 18, devant le commissariat de Bastia.
Ces appels au rassemblement font suite à l’interpellation de huit personnes, ce lundi 5 décembre. Une opération organisée, selon une source proche du dossier, dans le cadre "d’une information judiciaire ouverte notamment du chef d’association de malfaiteurs terroriste" ouverte par le parquet national antiterroriste de Paris.
Parmi les interpellés, des "militants historiques", dont Charles Pieri, et trois membres du nouveau bureau exécutif, indique Corsica Libera.
"Nous les assurons de notre soutien indéfectible et exigeons leur libération immédiate", insiste le mouvement indépendantiste dans une publication relayée sur les réseaux sociaux. Corsica Libera dénonce également une perquisitions effectuées de ses locaux de Lupinu à Bastia, qui relèvent, selon leur communiqué, "d'une une pure opération de police politique".
En milieu de matinée, des militants Corsica Libera ont empêché pendant un peu plus d'une heure le transfert vers le commissariat de Bastia d'un des interpellés.
Conférence de presse clandestine du FLNC
Selon nos informations, ces interpellations pourraient être directement liées à une enquête menée par le Pnat pour laquelle d'autres personnes ont déjà été entendues au cours des derniers jours, à savoir une conférence de presse clandestine du FLNC tenue en septembre 2021.
Trois militants nationalistes ont été interpellés dans ce dossier jeudi 1er décembre, parmi lesquels Pierre Paoli, un des leaders de Corsica Libera et soupçonné d'avoir été le chef du front de libération nationale corse.
Ce dernier, ainsi qu'un autre homme, sont ressortis libres de garde à vue hier, dimanche 4 décembre. Un troisième homme, entendu dans le cadre de la même procédure devrait faire l'objet d'un mandat d'amener, et sera transféré à Paris en vue d'une potentielle mise en examen.