"Il était temps", lance le président du comité de soutien de Valérie Pécresse en Haute-Corse, François-Xavier Ceccoli. Alors que le président de la République Emmanuel Macron vient d'annoncer qu'il était candidat à sa succession, ses opposants voient la possibilité de remettre plus ouvertement en cause son bilan.
A trente-huit jours de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron a annoncé sa candidature dans une "lettre aux français" transmise le 3 mars à la presse quotidienne régionale.
François-Xavier Ceccoli, LR
"Même en tenant compte du contexte géopolitique actuel, il était temps", réagit François-Xavier Ceccoli, président du parti Les Républicains en Haute-Corse.
"Le but dans une campagne c'est aussi d'affronter le sortant. La candidature d'Emmanuel Macron va permettre enfin à ses adversaires de parler de son bilan parce que c'est dur de parler du bilan de quelqu'un quand il n'est pas là."
Ce bilan, le maire de San Giulianu, ne tarde pas à l'aborder : "nous considérons qu'il y a eu une fracturation terrible de la société française sous ce mandat, avec notamment la crise des gilets jaunes. Par ailleurs, en matière de pouvoir d'achat, on n'a jamais connu de tels problèmes. Cela avait commencé bien avant l'invasion de l'Ukraine et cela va s'amplifier."
Pour lui, la campagne présidentielle s'annonce hors normes car "l'actualité malheureuse de la guerre en Ukraine va monopoliser l’action politique et l'intérêt des gens, ce qui est normal." Sur cette question aussi, l'élu LR regrette le "bilan" des discussions du président Macron avec Vladimir Poutine.
Olivier Battistini, Reconquête
Pour Olivier Battistini, coordinateur régional pour la Corse du parti "Reconquête" d'Eric Zemmour, la candidature d'Emmanuel Macron "marque le début de la campagne et en même temps on s'y attendait. C’est un point de départ précis dans le temps et dans l’espace mais notre campagne est relativement indépendante des positions de Macron, même si c'est un de nos adversaires principaux."
Michel Stefani, PCF
Au PCF, si la campagne avait commencé, "on sort de cette période un peu floue qui d’une certaine manière escamotait le nécessaire débat sur les projets des uns et des autres et les projets de menés par Emmanuel Macron pendant 5 ans", déclare Michel Stefani, secrétaire régional du PCF de Corse.
Le début de la campagne d'Emmanuel Macron sera selon Michel Stefani le moyen d'ouvrir les débats face aux président sortant : "que va-t-il faire pour le pouvoir d'achat avec la hausse des prix ? Que va-t-il faire pour les retraites ? Pour augmenter les salaires ? Nous savons qu'il a remis en cause les droits des chômeurs avec la réforme de l'assurance chômage. Va-t-il faire aggraver la situation avec de nouvelles réformes ou faire en sorte que l'on vive mieux dans ce pays ?"
Alors que la guerre en Ukraine va occuper tous les esprits durant cette campagne présidentielle, "il y a un enjeu démocratique aussi dans notre pays par rapport à cette élection", veut rappeler le soutien de Fabien Roussel.