Le leader de Core Infronte a comparu cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Bastia. Il est suspecté d'avoir frappé et outragé un policier lors du procès en appel de son frère en septembre dernier. La décision sera rendue le 26 mars
Quatre mois ferme pour violence et outrage et un mois de plus pour refus de donner son ADN et ses empreintes : c'est ce qu'a requis le ministère public à l'encontre de Paul-Félix Benedetti, le leader de Core in Fronte qui comparaissait cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Bastia.Les faits visés par la procédure se seraient déroulés le 26 septembre dernier, en marge du procès de son frère, Felix Benedetti, jugé pour refus de se soumettre aux obligations liées à son incription au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions terrorites (FIJAIT).
Réquisitoire politique contre @PF_Benedetti : 5 mois ferme!
— Core in Fronte (@coreinfronte) 26 février 2019
Ce procès, avec un parquet aux ordres, est un prétexte pour essayer de nous faire taire.
Il renforce la détermination de #CoreInFronte pour l'avènement d'un peuple corse maître de son destin.
Délibéré le 26 mars. pic.twitter.com/kK4Na4DWoE
Outrage et violence
Alors qu'il souhaitait entrer dans l'enceinte du palais de justice de Bastia pour assister à l'audience, Paul-Félix Benedetti avait été repoussé par un des policiers chargé de la sécurité.
Selon l'accusation, le prévenu aurait tenté d'arracher la bombe lacrymogène des mains du fonctionnaire et cette dernière aurait explosé au visage du policier, occasionnant une ITT de 4 jours.
Une version contestée par Paul-Félix Benedetti qui assure pour sa part que c'est le policier qui l'aurait gazé "sans raisons" et alors qu'il avait indiqué être sujet aux oedèmes pulmonaires. Il l'aurait ensuite frappé violemment au bas ventre.
A l'issue de cette altercation, les deux hommes s'étaient retrouvés en haut des marches du palais et avaient échangé des paroles. Là encore, les versions divergent : selon Paul-Félix Benedetti, le policier se serait montré menaçant, déclarant : "Je vais m'occuper de toi". Interpellation à laquelle le principal intéressé aurait répondu, en corse : "Sors moi de là, rentre à la maison".
"Dégage de là"
Selon la version retenue par l'accusation, le leader de core in Fronte aurait été bien plus virulent, lançant au policier, toujours en langue corse : "Dégage de là, enculé de flic".
A l'audience, la présidente du tribunal a indiqué que le policier, après avoir déposé une plainte, a fait savoir par courrier qu'il souhaitait la retirer "pour assurer sa sécurité et celle de sa famille, ayant été victime de menaces de mort".
Une "posture de circonstance", selon l'avocat de la défense Me Jean-Marc Lanfranchi qui a réclamé la relaxe de son client, estimant que les infractions n'étaient pas caractérisées et que la justice "voulait se payer Paul-Félix Benedetti".
Le tribunal a mis sa décision en délibéré, elle sera rendue le 26 mars à 14h.
Alors que la #Corse aspire très majoritairement à l’apaisement et à la construction d’une solution politique, ce type de réquisitions vient alimenter la logique de conflit, dont il faut absolument sortir. Sulidarità incù Paulu Felice Benedetti. https://t.co/Skx8R9U2KD
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) 26 février 2019