Relaxe demandée par l'avocat général devant la cour d'appel de Bastia. Jacques Mariani, présenté comme une figure du banditisme, et Aurélie Merlini comparaissaient pour tentative d'escroquerie sur la revente d'huiles essentielles. L'avocat général confirme ainsi le jugement de première instance.
Près de 20 ans, selon ses propres dires, que Jacques Mariani n'avait plus mis les pieds en Corse. Et pour son retour devant la justice, ce mercredi 20 octobre, le dispositif des forces de sécurité était impressionnant.
Une audience sous haute tension et protection. "Je crois que c'est le statut de Jacques Mariani, la réputation qui lui est faite, qui a conduit l'autorité judiciaire à prendre un certain nombre de dispositions", estime Maître Jean-Sébastien de Casalta, avocat de Jacques Mariani.
Manque d'éléments
Une affaire de tentative de revente d'huiles essentielles au préjudice de l'Occitane en Provence pour un montant estimé à plusieurs centaines de milliers d'euros. Mais dans la salle d'audience, l'atmosphère est toute autre. Dans le box, crâne rasé, chemise bleue, Jacques Mariani est très détendu, salue ses proches avec sourire et répond avec décontraction aux questions du président. Il dit ne pas savoir pourquoi il est là. Même chose pour sa co-prévenue, Aurélie Merlini qui comparait, elle, libre. Mais coup de théâtre, au vu du manque d'éléments, le procureur général qui avait tenu lui-même à porter ce dossier, décide de demander la relaxe pour les deux prévenus.
Un fait rare salué unanimement par les avocats de la défense. "On a un procureur général qui fait une application de la loi stricte. Il a simplement demandé que la relaxe soit confirmée compte tenu de la qualification juridique qui a été employée en première instance qui n'était pas la bonne. C'est une décision qui ne me surprend pas, c'est un procureur qui fait du droit et c'est ce qu'on attend de lui", indique Maître Pierre Bruno, avocat d'Aurélie Merlini.
La décision a été mise en délibéré le 18 janvier prochain. Mais au vu des débats et de la position de l'avocat général, cette affaire d'huiles essentielles devrait accoucher d'une souris. Pour autant, Jacques Mariani n'en a pas fini avec la justice. Il a déjà passé 34 années de sa vie en prison, et comparaîtra en décembre prochain devant le tribunal correctionnel de Marseille dans une affaire d'extorsion. Quelles que soient les décisions, Jacques Mariani restera derrière les barreaux au moins jusqu'en mai 2024.