Sur préconisation de l'académie nationale de médecine, certains hôtels sont réquisitionnés pour devenir des centres d'accueil pour les malades du coronavirus. C'est le cas à Calvi où un hôtel de 147 lits est transformé depuis le mois d'avril. Une question reste en suspens : les indemnisations.
Le centre La Balagne est l’un des plus gros hôtels de Calvi. En haute saison, l’établissement attire jusqu’à 400 vacanciers par semaine. Il vient d’être réquisitionné pour accueillir et isoler des malades atteints du coronavirus et des personnes contacts.
Le choix ne s’est pas fait au hasard. L’hôtel dispose de certains atouts : il est spacieux et se situe à côté de l’unité médicale de Calvi.
Afin de répondre aux demandes de l’Etat, la direction et les salariés permanents ont dû tout réorganiser dès le 30 mars. L’arrivée des salariés saisonniers a, quant à elle, été reportée sine die. « C’est bizarre, car habituellement les vacanciers commencent à arriver. Là, voir cet hôtel fermé, on a parfois un petit pincement au cœur, habituellement il y a beaucoup de vie », livre Jean-Marc Suzzoni, directeur adjoint de Turistra-Vacances Hôtel La Balagne.
« On a des frais et aucune entrée d’argent »
L’agence régionale de santé est chargée de préparer une convention de mise à disposition, au moins jusqu’à la fin juin. Cette réquisition sanitaire doit aussi se prévoir en termes d’indemnisation. « On est sur un dispositif qui est évalué au jour le jour, en prenant en compte les frais de structure et les frais inhérents à la prise en charge des personnes qui pourraient être isolées au sein de l’hôtel. Si d’aventure il devait y avoir un chevauchement entre la période durant laquelle l’hôtel serait mis à disposition et une reprise d’activité économique on prévoira un dispositif d’indemnisation », assure Florent Farge, Sous-Préfet de Calvi.En temps normal, en juin, le taux d’occupation de l’hôtel est de 50 %. Si la direction trouve logique de soutenir les autorités sanitaires, elle espère qu’elles prendront en compte les paramètres économiques. « Actuellement on a des frais et on a aucune entrée d’argent comme la plupart de nos collègues dans le tourisme. En plus de cela on a mis en place un système pour accueillir du monde qui a aussi coûté de l’argent. Le but est que tout le monde entre dans ses frais et s’il n’y a pas de malades, tant mieux », explique Fabien Hanotte, directeur de Turistra-Vacances Hôtel La Balagne.
Désormais, l’hôtel La Balagne va vivre au rythme des décisions gouvernementales.