Les premières images sous-marines de la collision survenue le 7 octobre entre un navire roulier tunisien et un porte-conteneurs chypriote traduisent la complexité de l'opération de désincarcération qui attend les experts.
Sous la lampe torche des experts de la Marine Nationale, la coque du porte-conteneurs chypriote CLS Virginia apparait déchirée sur plusieurs mètres sous la ligne de flottaison. La proue du roulier tunisien Ulysse a disparu, empalée dans la coque du navire chypriote.
Ces images de la Marine Nationale traduisent la difficile opération de désincarcération qui attend les experts. Mardi, une première tentative pour séparer les deux navires a échoué.
L'Ulysse a tenté avec ses moteurs de reculer, réussissant à s'arracher de 2,50 mètres du CLS Virginia avant d'être stoppé. Dans un deuxième temps, l'aide de deux remorqueurs n'a pas permis d'aller plus loin, sans prendre le risque d'un sur-accident, a expliqué la préfecture maritime de la Méditerranée.
Des experts de l'architecture navale, de la Marine et des Marins-pompiers sont sur place, ainsi que des plongeurs. Sept bâtiments sont engagés, avec deux cents personnes, sans compter les moyens aériens, plus cinquante personnes à la cellule de crise de Toulon.
Il est notamment envisagé de faire baisser le Virginia de manière à changer sa gîte et faciliter la désincarcération de l'Ulysse dont le bulbe d'étrave s'est fiché à angle droit dans la coque du Virginia, "un accident inédit", selon le préfet maritime, le vice-amiral Charles-Henri de la Faverie du Ché, lors d'une conférence de presse à Toulon.
"On pense qu'il y a un système un peu comme un hameçon et que plutôt que de tirer bêtement, on va regarder ce qu'on pourrait imaginer pour tirer intelligemment", a indiqué le préfet maritime.