La Corse compte 13 centres de soins de suite et de réadaptation. Des structures passerelles entre l'hospitalisation et le retour des patients à leur domicile qui risquent bientôt d'arriver à saturation, compte tenu du vieillissement de la population.
Battements de jambes, fentes avant et arrière, travail des bras ou encore marche entre obstacles... L'un après l'autre, Jeannot Palmari, 84 ans, enchaîne les exercices sans broncher, sous les conseils et encouragements de son coach.
La scène ne déroule pas dans une salle de sport, mais au centre de soins de suite et de réadaptation (SSR) du Nebbiu. Spécialisé dans la gériatrie, l'établissement accueille 78 personnes âgées nécessitant une prise en charge médicale particulière, souvent après une opération. Avec un objectif : servir d'étape entre l'hospitalisation et le retour, aussi rapide que possible, des patients à leur domicile.
Il faut aussi avoir une relation d'aide, d'écoute, beaucoup, et de patience
Dans ce centre de convalescence privé, la durée moyenne de séjour est de 80 jours. Et l'âge moyen des patients, de 80 ans. Un travail conséquent pour le personnel soignant et infirmier, pour qui au-delà de délivrer aux malades médicaments et soins techniques, la "prise en charge émotionnelle" est essentielle : "Il faut aussi avoir une relation d'aide, d'écoute, beaucoup, et de patience, insiste Marina Beveraggi, infirmière au centre de soins. C'est ce qui va jouer sur l'ensemble de la prise en charge."
Prise en charge des patients atteints de troubles aigus du comportement
L'établissement dispose également d'une unité cognitivo-comportementale (UCC), destinée à l'accueil de patients atteints de la maladie d'alzheimer, ou présentant des troubles aigus du comportement. Des professionnels du soin et de l'accompagnement y proposent des programmes de réhabilitation cognitive et comportementale, sur la base d'un bilan propre à chaque cas et à chaque patient.
Longtemps, l'UCC du Nebbiu était la seule existante sur l'île de beauté. Une nouvelle spécialisation cognitivo-comportementale a récemment ouvert ses portes à Ajaccio.
Problème : les capacités d'accueil sont insuffisantes. "Nous avons simplement 6 lits d'UCC" explique Astrid Chaffringeon, directrice du centre de convalescence. L'unité accueillera bientôt 12 lits, comme c'est le cas depuis peu à Ajaccio.
Mais face au quelque 5000 patients atteints de "troubles cognitifs, alzheimer ou autre en Corse, c'est très peu, regrette-t-elle. Quand on sait qu'à partir de 80 ans, tout le monde fait au moins un passage par an pour hospitalisation, on a vraiment besoin de lits supplémentaires."
Treize centres SSR en Corse
En Corse, au total, il existe treize centres SSR, six publics et sept privés. Ils disposent en tout de 586 lits et de 96 places, et sont en majeure partie financés par la sécurité sociale, avec une participation minimale de 20 euros par jour demandée aux patients.