Core in Fronte organise une manifestation ce dimanche 29 septembre à Corte en mémoire de Maxime Susini, assassiné le 12 septembre dernier à Cargèse. Un rassemblement sera suivi d’un débat sur l'emprise de la mafia sur la société corse. 800 personnes ont fait le déplacement.
« Massimu Susini sempre qui, oghje parlemu per tè », « aujourd’hui nous parlons pour toi ». Ces mots ont été tagués sur la façade de l’université de droit où se tient, ce dimanche 29 septembre, un débat un rassemblement en mémoire de Maxime Susini.
La manifestation a débuté par de longs applaudissements en hommage au jeune homme.
#Corsica #Corti
— Maïa Graziani (@GrazianiMaia) September 29, 2019
Longs applaudissements pour Maxime Susini avant d’entrer dans l’amphithéâtre pour le débat.#ChjamaPerMassimu
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L’assassinat du militant nationaliste le 12 septembre dernier à Cargèse a provoqué l’émoi sur l’île. De nombreux hommages lui ont été rendus, de nombreux tags et pochoirs à son effigie ont fleuri sur les murs des villes.
Dès l’annonce de sa mort, Core in Fronte dont il était militant avait publié un communiqué dénonçant « les groupes mafieux qui se permettent de tuer et de faire la loi. » Quelques jours plus tard le mouvement nationaliste avait publié « una chjama per Massimu », un appel à tous les politiques, associations, militants culturels et à toute la société civile à venir débattre et dénoncer la mafioïsation de la société corse.
► Entretien avec Paul-Félix Benedetti, chef de file de Core in Fronte :
800 personnes
Depuis d’autres initiatives ont été lancées sur ce thème comme la création d’un collectif anti-mafia il y a quelques jours. Signe que ce sujet intéresse et trouve de l’écho dans la société. De nombreuses associations et syndicats étudiants ont d’ailleurs relayé l’appel de Core in Fronte.
Un appel entendu. Ils ont été 800 à se ressembler et participer au débat. La prise de parole a débuté par une minute de silence. Paul-Félix Benedetti, chef de fil du mouvement Core in Fronte, a été le premier à s'exprimer.
Il déclare notamment : « Maxime est toujours là. Et je veux vous dire qu’il est hors de question pour nous d’en faire un martyr parce qu’il est un héros.» Et pointe du doigt un comportement mafieux dans les secteurs de la grande distribution, des transports, de la sécurité et des travaux publics.
► Le compte-rendu du débat :
« Maxime a été assassiné par la mafia »
Vient le tour de Ghjuvan'Santu Plasenzotti, l'oncle de Maxime Susini. Il dénonce : « Il y a une mafia en Corse, Maxime a été assassiné par la mafia. (...) Ceux qui ont tué Maxime sont ceux qui veulent s'emparer du pouvoir, du vrai pouvoir. »
#ChjamaPerMassimu
— Maïa Graziani (@GrazianiMaia) September 29, 2019
Ghjuvan’Santu Plasenzotti, u ziu di Massimu Susini :
« Ci hè una maffia in Corsica, Massimu hè statu assassinatu da a maffia. (...) Quelli ch’anu tombu à Massimu sò quelli chì volenu piglià u putere, u veru putere. »@FTViaStella
Dans l'amphithéâtre de l'université de Corse, entre les prises de position des figures politiques nationalistes insulaires, des membres de la société civile témoignent. Une habitante de Porto- Vecchio estime : « On peut attendre du citoyen qu’il arrête d’aller consommer chez les mafieux. Je pense qu’il faut être ferme et ne plus cautionner ce système. Parce que sinon des morts il y en aura d’autres. »
#ChjamaPerMassimu
— Maïa Graziani (@GrazianiMaia) September 29, 2019
Dans le public, une habitante de Porto Vecchio
« On peut attendre du citoyen qu’il arrête d’aller consommer chez les mafieux. Je pense qu’il faut être ferme et ne plus cautionner ce système. Parce que sinon des morts il y en aura d’autres. »@FTViaStella
Jérôme Mondoloni, avocat et membre de l'association de défense de l'environnement U Levante signale : « Depuis 4 ans qu’ils sont au pouvoir [les nationalites], deux petites associations ont mille fois plus de résultats sur le terrain que nos grands élus. (...) On n’a jamais autant construit en Corse que depuis que les natios sont au pouvoir. »
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— Maïa Graziani (@GrazianiMaia) September 29, 2019
J. Mondoloni du Levante :
« Depuis 4 ans qu’ils sont au pouvoir, deux petites associations ont mille fois plus de résultats sur le terrain que nos grands élus. (...) On n’a jamais autant construit en Corse que depuis que les natios st au pouvoir. »@FTViaStella
Plusieurs élus s’expriment pour demander que les erreurs du passé ne se reproduisent pas. Leur crainte : que la rumeur ou encore la manipulation tuent encore. Dans la salle, seuls les nationalistes sont présents, les autres groupes politiques n’ont envoyé aucun représentant.
Une première annonce a été faite en début de soirée. Il avise de la création d’un autre collectif anti-mafia à Cargèse et appelle à la naissance d’un réseau de collectifs pour qu’ils travaillent ensemble.