L'association Patriotti et des syndicats se mobilisent contre le Fijait, Fichier des Auteurs d'Infraction Terroriste. Ils vont organiser une manifestation le 5 mars prochain devant le Palais de Justice de Bastia. Ce jour-là 3 militants nationalistes seront jugés pour refus de soumettre aux tests ADN
L’endroit choisi par le l’association Patriotti, ce mercredi 27 février, est symbolique : la place d’armes à Corte, devant le Palazzu Naziunale.
L’organisation sonne une nouvelle fois le tocsin avant un procès, le 5 mars à Bastia, contre trois militants nationalistes refusant d’être inscrits au Fijait [fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes].
Un fichier basé sur l’ADN et destiné, selon eux, au terrorisme islamiste. « La multiplication des procédures à l’encontre de ces trois patriotes est très claire de la part de l’État français. On est aux antipodes d’un État qui voudrait apaiser la situation, au contraire, la volonté, in fine, c’est d’arriver à leur incarcération. Nous ne l’accepterons pas. Nous ne pouvons pas le tolérer, et nous appelons les Corses à se mobiliser pour les défendre et empêcher ces patriotes corses d’aller en prison », estime Jean-Philippe Antolini, association Patriotti.
« Montrer l’unité de la jeunesse »
L’une des trois personnes qui répondra au tribunal est Félix Benedetti. Il explique pourquoi il refuse ce fichage : « Aujourd’hui, avec Stéphane Tomasini et Stéphane Dominici, il serait plus simple tous les mois d’aller pointer à la gendarmerie. Ça serait beaucoup moins contraignant que le Fijait puisqu’on éviterait les gardes à vue et les procès tous les deux mois. Aujourd’hui, on a décidé de ne pas accepter et d’avoir des mesures encore plus contraignantes qui sont des mesures de justice, des procès à n’en plus finir, parce que nous estimons qu’il est important, pour les générations passées, toutes les personnes qui se sont battues pour la cause nationale corse, et pour les générations futures. »
La Consulta di a Ghjuventù Corsa, Ghjuventù Independentista et la Ghjuventù Paolina tenaient à être là. « À notre sens, il est très important de montrer l’unité des structures syndicales et de la jeunesse étant donné qu’il y avait la présence de personnes non structurées. Montrer cette unité face à des réformes et à des textes de loi iniques », soutient Jean Colonna, président de la Ghjuventù Paolina.
Le rendez-vous est donc donné pour un rassemblement le mardi 5 mars à 14 heures devant le tribunal de Bastia.