Les nationalistes se sont réunis ce samedi 20 juillet à Corte. Les jeunes issus des différents partis politiques et syndicats étudiants ont acté la création d'un collectif "Unione di a ghjuventù in Lotta". Un rapprochement post-élections, où des divergences persistent.
C'est l'une des conséquences des élections législatives anticipées : la famille nationaliste bousculée et inquiète face à la montée du Rassemblement national. Elle avait évoqué la nécessité d'un aggiornamento et c'est peut-être l'une des premières pierres qui a été posée ce samedi après-midi à Corte.
Les différents partis politiques y étaient représentés pour l'annonce de la création du collectif "Unione di a ghjuventu in Lotta". Une réunion à l'appel notamment des syndicats étudiants.
L'unité avant tout
"Unita" : le mot d'ordre est clairement affiché dans l'amphithéâtre Ribeddu de l'université de Corse. Au fil de l'après-midi, la salle commence à se remplir, essentiellement de militants. Toutes les composantes du nationalisme sont présentes, y compris "Femu a Corsica".
Ce sont les syndicats étudiants et les mouvements de jeunes des partis "Core in Fronte" et "Nazione" qui sont à l'initiative de cette réunion. L'objectif est de définir une stratégie unitaire, deux semaines après le coup de semonce électoral des législatives.
Les nationalistes, parti désuni, ont perdu un siège de député à l'Assemblée nationale et le Rassemblement national a réalisé une percée. Dès le lendemain du scrutin, où beaucoup ont évoqué la nécessité d'un aggiornamento, les jeunes veulent en poser la première pierre.
"Nous avons chacun nos structures et chacun nos convictions. Le but est de travailler ensemble et de discuter ensemble, réapprendre à discuter et à communiquer afin d'être uni sur différentes actions sur le terrain", confie Emilie Mangonti (Ghjuventù Libara)
Des divergences
Les débats se sont tenus à l'abri des caméras. À la sortie, une "Unione di a ghjuventu in Lotta" est crée. Elle regroupe les mouvements de jeunesses indépendantistes et les syndicats étudiants.. Elle promet de mener des actions en commun. Malgré sa présence dans la salle et une volonté de poursuivre le dialogue, "Femu a Corsica" n'intègre pas la démarche, car des divergences persistent.
"Il y a un certain nombre de points qui ne nous permettent pas à ce stade de nous intégrer et d'être partie prenante formellement de la démarche. Néanmoins, nous avons précisé durant l'échange, notre volonté de construire des ponts, des passerelles, d'échanger et parfois de nous retrouver sur le travail de production, de reflexion, mais également d'actions militantes de terrain pour la survie du peuple corse dans le fait historique de sa lutte", affirme Don Joseph Luccioni, Conseiller territorial Fà Populu Inseme.
Si la première pierre d'un travail en commun a peut-être été posée aujourd'hui, l'aggiornamento nationaliste et la possible union stratégique entre les différents mouvements semble encore loin.
