Le tribunal judiciaire de Bastia a ordonné l'évacuation des lieux par les grévistes, et la nomination d'un médiateur. Il va tenter de trouver une solution alors que les discussions entre les deux parties sont au point mort.
"C'est une vraie avancée. Ca pourrait permettre de débloquer la situation. Ce qu'ils nous refusent, ils ne pourront pas le refuser au médiateur". C'est du moins ce qu'espère Marie-Antoinette Santoni, la secrétaire nationale du STC, qui suit le conflit de près.
Depuis le 25 novembre dernier, une douzaine de salariés grévistes du syndicat bloquaient l'accès à l'Esat (Etablissement de Service d'Aide par le Travail) de Prunelli-di-Fiumorbu. La raison, l'état de délabrement supposé de l'endroit, qui accueille 63 personnes handicapés. "Des taudis à plus de 600 euros par mois", selon Marie-Antoinette Santoni.
Discriminations
Le syndicat dénonce aussi avec virulence la politique d'embauche menée par la direction, qui discriminerait les insulaires. Des personnes venues du continent seraient embauchées, sans diplôme, au détriment des Corses. "Un scandale alors que l'île compte le plus fort taux de chômage du pays. Et quand on le leur rappelle, ils nous rétorquent que les Corses ne veulent pas travailler..."
En décembre dernier, la direction du foyer a saisi le tribunal judiciaire de Bastia pour faire évacuer les lieux, auxquels plus personne ne pouvait accéder, hormis les fournisseurs. Lundi 10 janvier, la justice a ordonné l'expulsion immédiate des grévistes.
Pour la direction, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...
Le STC s'est exécuté. Pour lui, le plus important, c'est la désignation d'un médiateur. "Enfin, on va pouvoir avoir des réponses", avance Marie-Antoinette Santoni. Selon elle, il n'avait pour l'instant pas été possible d'engager de vraies discussions avec la direction. La venue de représentants de la direction nationale, mi-décembre, n'avait fait rien pour apaiser le climat. "Pour eux, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes... Et puis, à Paris, ils n'ont rien à faire d'un syndicat corse."
Pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire, le STC demande également qu'un audit soit effectué quant au fonctionnement du foyer, "qui est financé par la CdC et l'ARS".
Nous avons essayé de joindre la direction du foyer Stella Matutina, sans succès.