Des médecins généralistes tentent de soulager leurs patients atteints par le Covid19, malgré l'absence de protocole reconnu par les autorités sanitaires. En Plaine Orientale, des praticiens estiment avoir obtenu de bons résultats. Ils demandent le lancement d'une étude ou d'un bilan.
En Plaine Orientale, des professionnels de santé ont désobéit aux autorités et ont agi selon leur conscience. Dès le premier confinement, alors que les malades du Covid19 avaient pour consigne de rester chez eux, sans soin, jusqu'à l'arrivée du Samu, ces médecins généralistes les ont pris en charge dès le début des symptômes.
"Nous avons essayé des médicaments que nous connaissions pour essayer d'avoir des résultats qui empêchent les hospitalisations et les morts. Plusieurs molécules, dorénavant employées dans les hôpitaux l'ont été très tôt par les médecins généralistes auprès de leurs patients", explique le docteur André Rocchi, responsable de la maison de santé de Prunelli-di-Fiumorbo.
Parmi ces médicaments, que les professionnels de santé ne veulent pas nommer pour éviter la polémique : des anticoagulants ou encore des corticoïdes. De plus, les patients ont pu se surveiller eux-mêmes grâce à un oxymètre.
Le petit appareil permet de mesurer le taux d'oxygène dans le sang et évalue le rythme cardiaque. "Si les chiffres étaient très bons, ils demeuraient à domicile et ne consultaient pas. Si les chiffres venaient à baisser un peu, ils consultaient le médecin pour voir s'il y avait lieu de mettre un traitement en place. Et si les chiffres étaient alarmants, on leur signalait d'appeler tout de suite le Samu", continue le docteur André Rocchi.
Les molécules utilisées ont-elles eu un impact mesurable ?
Actuellement, ces médecins, qui soignent toujours dans la plus grande discrétion, réclament un bilan de leurs actions et éventuellement la mise en place d'un protocole médical. "Ce qui nous manque, c'est la possibilité de protocoliser notre action. On est chacun dans nos cabinets et on n'a pas les structures, ni les moyens logistiques pour mener des expériences ou des expérimentations comme la science le voudrait et de manière fiable. Une étude rétrospective serait intéressante pour déterminer si dans les zones où ces molécules ont été utilisées ont eu un impact mesurable", indique le docteur Antoine Grisoni, président de l'URPS Médecins-Libéraux.
Pour le président de l'ordre des médecins de la Haute-Corse seule la haute autorité de santé peut valider un protocole. En revanche, il comprend les doléances de ses confrères. "On appuiera toute étude sur le sujet. Ce sera une étude rétrospective par rapport à ce qu'ils ont fait et tout retour à ce niveau est intéressant et sera confronté avec ce qui se fait ailleurs", assure le docteur Bruno Manzi.
En Plaine orientale, très peu de décès liés au Covid19 ont été enregistrés.