Le cinéma en plein air Bel Aria n’a pas ouvert cette année. Le terrain où il se situe est au cœur d’un litige. Dans un « acte de désespoir » et dans l’espoir de trouver une solution, l’exploitant du Bel Aria s’est enchaîné à la structure ce mercredi 2 août.
« Ce qui me fend le plus le cœur, c’est de voir la déception dans les yeux des enfants », livre Jean-Paul Colombani. Depuis 41 ans, tous les soirs de l’été, l’exploitant du cinéma en plein air Bel Aria, situé à Travu sur la commune de Ventiseri, ravie les familles en proposant des films « pour toutes les générations ».
Mais le 12 juillet dernier, le Bel Aria n’a pas ouvert son guichet. « On nous a dit que le cinéma représentait un danger parce qu’il est situé sur une ancienne soute à munitions… Mais on s’en aperçoit au bout de 41 ans », souffle Jean-Paul Colombani.
Enchaîné « jusqu’à ce que quelqu’un bouge »
Surtout, le terrain du cinéma en plein air est au cœur d’un litige. Si Jean-Paul Colombani assure l’avoir acquis il y a près de 40 ans, il a été vendu récemment à la commune de Ventiseri. « On a tout fait dans mon dos, on me l’a volé », résume l’exploitant.
Dans un « acte de désespoir » et « jusqu’à ce que quelqu’un bouge », Jean-Paul Colombani a pris la décision de s’enchaîner à la structure du cinéma. « C’est un tout petit peu comme l’acte de la dernière chance aussi. En m’enchaînant, c’est comme le pénitent de Sartène qui essaye de cristalliser tous les malheurs des chrétiens », explique-t-il.
Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées sur le site pour lui apporter leur soutien. Elles ont organisé un barrage filtrant afin de sensibiliser plus largement la population.
Inquiet pour l'avenir de son cinéma, Jean-Paul Colombani l'est aussi « pour la culture qui est bafouée dans la microrégion ». Et d'ajouter : « On change de film tous les soirs de l'été, on amène de la culture dans un désert culturel ».
Il assure ne ressentir aucune colère, mais évoque beaucoup d’amertume.