Le 27 mars prochain les Plans d’Occupation des Sols (POS) et les cartes communales qui n’auront pas été remplacés par des PLU (plan local d'urbanisme) deviendront caducs. La compétence revenant à l'Etat, une équation complexe pour des élus sous pression.
D’un coup de crayon ils peuvent enrichir les uns et ruiner les autres. Les maires des 360 communes de Corse ont la lourde responsabilité de définir les zones constructibles et celles qui ne le sont pas sur leur commune.
Plus de la moitié des communes insulaires n’ont aucun document d’urbanisme fixant ces règles. Elles sont en effet 196 à n’avoir ni carte communale, ni POS, ni PLU. Dans ce cas-là c’est le règlement national d’urbanisme qui s’applique, le RNU sous le contrôle final des services de l’Etat.
L’Etat aux manettes
Mais le 27 mars prochain finis les POS et les cartes communales, seuls des PLU conformes notamment au PADDUC - le plan de développement durable adopté par l’Assemblée de Corse en octobre 2015 – pourront permettre aux maires de rester maîtres de l’urbanisme chez eux.
Pour les autres ça sera passage obligé au RNU, et tutelle de l’Etat qui n’est pas ravi de «ce retour en arrière » que le préfet de Corse espère « transitoire » mais qui pourrait durer.
Une trentaine de communes qui possèdent déjà un document d’urbanisme ne devraient pas rendre leur PLU avant la date limite du 27 mars, ce qui veut dire qu’elles basculeront au RNU.
C’est le cas de Calcattoghju en Corse-du-Sud, autour du village, les demandes d'extension ou de permis n'essuieront sans doute pas de refus. Mais sur la côte, où fleurissent les résidences secondaires, sans assainissement collectif, l'Etat risque d'être plus ferme.
En Corse 52 communes ont un PLU, coûteux et souvent attaqué par les associations de défense de l’environnement qui en ont fait tomber une bonne dizaine, le document stratégique reste un vrai casse-tête pour les maires.