La commission d’appel d’offres du Syvadec examinera jeudi les plis des sites du Continent prêts à accepter les déchets ménagers en provenance de Corse.
Exporter les déchets sur le continent. Voilà la solution envisagée pour éviter une nouvelle crise. En juin dernier, un premier appel d'offres du SYVADEC a échoué, mais cette alternative reste sur les rails.
Il est prévu de faire traiter hors de l'île 20 000 à 50 000 tonnes par an. Un marché de 12 mois renouvelables trois fois, en attendant que la Collectivité de Corse réalise ses objectifs.
Vers plus de tri
Si le tri ne représente aujourd'hui que 26% des déchets, la Collectivité de Corse compte atteindre 60% d'ici 2023.La situation est urgente : la Corse produit 180 000 tonnes d'ordures par an, pour une capacité de stockage de 100 000 tonnes.
Après la fermeture des sites de Tallone puis de Vico, il ne reste plus que deux centres d'enfouissement actifs. Et ils sont presque saturés : Viggianello et Prunelli di Fiumorbu – ce dernier étant partiellement bloqué depuis le 20 août.
Les projets de nouveaux centres d’enfouissements techniques (CET) des déchets ont tous été avortés : Tallone 2 et 3, Giuncaghju, plus récemment Moltifao.
Depuis sa création en 2007, le SYVADEC n'a jamais exporté de déchets résiduels. Seule la communauté d'agglomération du pays ajaccien (CAPA) a tenté l'expérience après avoir été mise en demeure de réhabiliter le site de Saint-Antoine. En 2011, la CAPA a procédé à la mise en balle de plus de 20 000 tonnes de déchets et à leur transfert sur le continent via un transporteur.
A l'époque le coût global de l'opération avoisinait les 240€ par tonne.
De quoi donner une idée du budget que la collectivité de Corse devra consacrer à cet export temporaire.
Alexandre Lanfranchi qui exploite le centre d’enfouissement de Viggianello conteste la manière de procéder de la majorité territoriale, selon lui, cela ne résoudra en rien la crise sur le fond.