Les députés de Pè a Corsica scandalisés par l’amalgame entre terrorisme islamiste et corse

A l’occasion du débat sur un amendement déposé par le député de Haute-Corse Jean-Félix Acquaviva, le rapporteur des lois constitutionnelles a refusé de distinguer entre terrorisme islamique et terrorisme corse.

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"Il n’y a pas lieu de faire de distinction entre le terrorisme islamique, ou basque ou corse". La déclaration devant l’Assemblée nationale du député Raphaël Gauvin (LREM) ce lundi ne passe pas.

Le rapporteur de la commission des lois constitutionnelles répondait à un amendement au projet de loi antiterroriste - qui doit se substituer aux mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence (en vigueur jusqu'au 1er novembre) - déposé par le député de la deuxième circonscription de Haute-Corse Jean-Félix Acquaviva.

Le député de Pè a Corsica venait de défendre son amendement visant à "recentrer sur l’objet du chapitre Ier et à rédiger ainsi son intitulé : 'Dispositions renforçant la prévention d’actes de terrorisme liés à l’islamisme radical'".

Nous pouvons parler, en tant qu’élus de Corse, d’un conflit politique, qui existe depuis des décennies et qui a créé des drames de chaque côté, mais aussi donné lieu à des dérives sécuritaires. En veut-on un exemple ? Sur trente-deux fichés S, en Corse, vingt-six sont des prisonniers politiques insulaires, contre six djihadistes.


La réponse du rapporteur des lois constitutionnelles, Raphaël Gauvin (LREM), sera brève :

A notre sens il n’y a pas lieu de faire de distinction entre le terrorisme islamique, ou basque ou corse. D’ailleurs, le droit français anti-terroriste ne fait pas cette distinction.
 

Une attitude indécente et insultante


Une réponse "inquiétante voire scandaleuse" selon Jean-Félix Acquaviva et ses deux collègues députés de Pè a Corsica.



Dans un communiqué, les trois élus insulaires appellent "le Gouvernement à se ressaisir et à prendre ses responsabilités. Les méthodes, les buts, et le "bilan" des djihadistes ne sont en rien comparable avec les actes de violences commis en Corse, qui n'ont jamais terrorisé la population en s'attaquant aveuglement à des civils innocents et notamment des enfants. Il est inquiétant de voir le Gouvernement de la France se perdre dans ce type de confusion. Cette attitude est indécente et insultante."

L'Assemblée nationale doit statuer sur ce projet de loi mardi 3 octobre. Les députés Per a Corsica voteront contre ce texte qui, selon leur analyse, "ne fait rien d’autre qu’insérer l’état d’urgence dans la loi ordinaire, qui de ce fait, devient de moins en moins ordinaire."


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