Le Conseil exécutif de Corse a annoncé, ce mercredi 17 mars, que 260 hectares de l'ancien domaine de Casabianca ont été distribués à de jeunes agriculteurs. D'ici 5 ans, de nouvelles activités devront avoir vu le jour sur les anciennes terres viticoles, situées à Linguizzetta.
Le long de la RT10, sur la commune de Linguizzetta, seuls quelques panneaux publicitaires font encore état du domaine Casabianca. Depuis 2014, 469 hectares, anciennement destinés à la viticulture, sont presque laissés à l'abandon. Le domaine, un des plus grands d'Europe, a été placé en liquidation judiciaire en 2016.
Ce mercredi 17 mars, le conseil exécutif de Corse a annoncé que des parcelles d'une surface totale de 260 hectares ont été distribuées à une vingtaine d'agriculteurs. D'ici 5 ans, 25 professionnels - certains sont réunis dans des travaux collectifs - devront avoir lancé leur activité.
La Société d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER) avait racheté les terres pour 2,4 millions d'euros, en 2018. La Collectivité de Corse avait débloqué un fonds foncier pour permettre ce rachat : "Depuis 1995, nous réclamons ce fonds de portage qui permet à l'agriculture de stocker du foncier. C'est une revendication très ancienne de la profession agricole. Elle a été entendue", se réjouit Christian Orsucci, président de la SAFER.
Domaine Casabianca. 330 ha soustraits aux intérêts privés. Acquisition par la SAFER à travers le Fonds foncier mis en place par la Collectivité de Corse et l’Odarc.
— Gilles Simeoni (@Gilles_Simeoni) March 17, 2021
Installation de 25 jeunes agriculteurs(rices). 30 hectares en bord de mer cédés au Conservatoire du littoral. pic.twitter.com/EWEsQcq17H
Des terres convoitées
L'objectif était déjà avoué il y a trois ans : "faire produire ces terres et installer de jeunes agriculteurs". C'est chose faite. Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, s'en est félicité lors de la conférence de presse : "Lorsque le domaine Casabianca a été placé en liquidation, il a bien sûr attiré des convoitises privées puisqu'il est le plus grand domaine viticole d'Europe et qu'il détient une façade littoral importante."
Ces 30 hectares situés en bord de mer vont être cédés au Conservatoire du littoral, précise Gilles Simeoni.
Viticulture, élevage, arboriculture... Les activités devraient être diverses pour redonner vie à ses terres convoitées depuis de nombreux mois. Les perspectives de rachat par des propriétaires non-insulaires ont inquiété. Notamment en 2019, lorsque des agriculteurs ont dénoncé l'occupation "déloyale" de certaines parcelles.
Les 469 hectares n'ont pas pu être récupérés par la SAFER. 130 hectares, détenus par des agriculteurs avec un bail, font toujours l'objet d'un contentieux juridique. Mais, la SAFER compte ne pas en rester là : elle souhaite sanctuariser d'autres parcelles en Corse, où la pression immobilière est forte. Notamment dans la plaine de Coggia où une cinquantaine d'hectares ont été préemptés. Là aussi, de jeunes agriculteurs devraient s'y implanter.