Originaire de Haute-Corse, l'actrice américaine Tania Raymonde est en ce moment sur l'île. Connue pour ses rôles dans Malcolm ou Lost, elle a récemment joué dans la série Paoliwood. Les équipes de France 3 Corse Via Stella l'ont rencontrée.
Originaire de Corse, vous vivez à Los Angeles. Quel est votre rapport avec l'île ?
Toute ma famille du côté de ma mère est d'ici, j'ai donc de la famille à Bastia. Ma grand-mère y habite toujours. Et puis à chaque fois que je viens ici, je vois mes cousins, ma tante, mon oncle qui est à Venaco. Ils sont là depuis toujours, c'est une grande partie de ma vie.
C'est un besoin de retrouver la famille évidemment, mais vous ressentez aussi un lien spécial avec cette île, expliquez-nous.
Je pense que je ne suis pas la seule à dire ça. Même ceux qui ne sont pas vraiment d'ici peuvent le ressentir. Quand j'étais petite, je venais passer tous les étés avec ma grand-mère, mon grand-père, et ça m'a déjà beaucoup marqué. Et puis en tant que personne adulte, ça me laisse une drôle d'impression et ça me questionne sur ma propre identité. Je me suis toujours posé cette question car je ne me sentais pas vraiment exactement américaine, pas particulièrement française, mais plutôt Corse et américaine. Et cette île est un peu énigmatique, et ça me touche et ça me fait du bien de revenir ici parce que peut-être j'y recherche quelque chose.
Vous habitez à Los Angeles, est-ce qu'il y a des similitudes entre cette ville et ici ?
Los Angeles, c'est une ville tellement étendue, tellement grande, que c'est plutôt une multitude de petits villages. Les quartiers sont assez autonomes, assez isolés. Par exemple, j'habite à Venice donc dans un petit village près de la mer et je ne sors pas vraiment de mon quartier. Donc je vois des similarités avec ça, mais aussi au niveau de la côte. La géographie de l'île ressemble parfois beaucoup aux montagnes que l'on peut voir à Malibu par exemple. Certains paysages me rappellent vraiment la Californie.
Vous avez joué dans de nombreux films et séries comme Malcolm ou Lost et on vous a vue récemment dans la série corse Paoliwood, parlez-nous de cette expérience.
J'ai beaucoup aimé ce qu'ils ont fait. Le montage, c'est super, un peu délirant, et en plus j’ai appris des choses, parce que je connaissais l'histoire de Paoli et je savais qu'il y avait des villes aux États-Unis qui portaient son nom, mais j'étais un peu surprise d’apprendre à quel point son influence était répandue.
J'essaie de les aider un peu pour la suite puisque je suis ici et je veux qu'ils réalisent leur rêve. J'adorerais que Mel Gibson fasse ce film et qu’ils trouvent un scénariste pour le faire. Tout est possible, surtout pour eux.
Avez-vous des tournages en cours ?
On vient de finir la série Goliath, ce qui était assez triste parce que c'était une belle expérience et que j'adorais ce groupe. Et puis on va faire la suite de Peur Bleue, je crois qu'on va aller encore tourner en Afrique du Sud. Cette suite sera un peu plus dans le monde fantastique et de la science-fiction.
Je suis aussi productrice et j'écris des scénarios. En ce moment, je produis un scénario que j'ai écrit avec les coproducteurs de Goliath. C'est une série un peu marrante, une comédie d'une demi-heure. C'est l'histoire de deux femmes qui se rencontrent dans un stage de sensibilisation, après avoir été arrêtées pour conduite sous état d'ivresse. Cela raconte leurs mésaventures à Los Angeles et leur amitié aussi. Et c'est un peu politiquement incorrect. C'est aussi un beau portrait de Los Angeles et des personnes qui y vivent. Et puis j'espère aussi faire quelque chose ici en Corse.
Vous avez des idées ?
Je suis très intéressée par les mythes et le folklore un peu insolite de la Corse. Le mazzerisme m'intéresse beaucoup, surtout le monde du rêve. Moi je ne suis pas très consciente de mes rêves, je ne me souviens de rien et donc cela me fascine. Alors pourquoi pas une série sur les mazzeri avec une interprétation un peu moderne. Peut-être la filmer dans les années 70, au début du mouvement national, peut-être en arrière-plan. Faire un récit un peu fantastique d'interprétation moderne du mazzerisme, cela m'intéresserait.