Le lycée du Fium’Orbu était bloqué ce vendredi matin. Certains parents et élèves protestaient contre la plainte déposée par le rectorat contre le militant de Corsica Libera, président de la Chambre d’Agriculture de Corse, Joseph Colombani.
Mécontents de la plainte déposée jeudi par le rectorat à l’encontre de Joseph Colombani, militant de Corsica Libera et président de la Chambre d’Agriculture de Corse, parents et élève ont bloqué le lycée, derrière des pancartes qui affichaient : « Lingua Corsa, lingua Nostra » ou « Soutien à Joseph Colombani ».
Que s'est-il passé ?
Retour sur la polémique qui enfle depuis le 12 septembre au lycée du Fium’Orbu : à une enseignante qui faisait l’appel, un élève a répondu « sò quì », en langue corse, au lieu du « présent » attendu. C’est la formule utilisée par les élèves des sections bilingues d’où ce dernier est issu.L’histoire a été dénoncée sur les réseaux sociaux et deux jours plus tard, Joseph Colombani, militant de Corsica Libera, président de la Chambre d’Agriculture de Corse et parent d’élève se rendait au lycée pour demander des explications.
Des échanges vifs auraient eu lieu entre Joseph Colombani - dont le fils est scolarisé au lycée – et deux autres parents d'élèves d’un côté, la proviseure et son adjoint, de l’autre. Ce que dément Joseph Colombani : "Je suis venu dire mon mécontentement en tant que parent d'élève du lycée et la proviseure m'a mis dehors ! Je lui ai dit que je ne sortirais pas et qu'elle n'avait qu'à appeler les gendarmes ", déclare-t-il.
Jeudi, le rectorat annonçait qu’il allait porter plainte contre le militant nationaliste. Face à la polémique, il a apporté une précision vendredi dans un communiqué. « Le rectorat a été amené à déposer plainte pour des faits d’intimidation. Il n’a jamais été question de mettre en cause le développement et la promotion de la langue et de la culture corses, que l’académie soutient », écrit la rectrice dans un communiqué.
Ces propos parviendront-il à apaiser les esprits ? Pas sûr… A l’Assemblée de Corse réunie ce vendredi, l’affaire a donné lieu à de vifs échanges.
Sur Facebook, Jean-Guy Talamoni a exprimé sa position : « Alors que l'accord des deux personnes concernées était acquis pour une rencontre apaisée, j'ai appelé le rectorat pour qu'il ne compromette pas cet apaisement par le dépôt d'une plainte. Ce dernier a toutefois jugé bon de déposer cette plainte, ce que j'ai appris par la presse, puis m'a adressé un courriel dans lequel il me signifiait que, désormais, il appartenait à la justice de traiter la question.
Une attitude irresponsable de l'administration d'Etat qui instrumentalise l'incident et fait accroître les tensions. »