Une plainte a été déposée par la rectrice « après les faits visant le chef d’établissement » vendredi dernier. Le militant de Corsica Libera, président de la Chambre d’Agriculture de Corse, Joseph Colombani serait visé pour s’être introduit dans le lycée de la Plaine.
Le vendredi 14 septembre Joseph Colombani, président de la Chambre d’Agriculture de Corse et militant de Corsica Libera, s’est introduit dans l’établissement pour rencontrer la direction sans y être invité.
Des échanges vifs auraient eu lieu entre Joseph Colombani - dont le fils est scolarisé au lycée - et deux autres parents d'élèves d’un côté, la proviseure et son adjoint de l’autre.
Des propos insultants auraient été tenus, mais le rectorat confirme simplement l’information de France 3 Corse sur le dépôt de plainte.
« Une plainte sera déposée par la rectrice après les faits visant le chef d’établissement du lycée du Fium’orbu » se borne-t-on à déclarer du côté du rectorat.
Vendredi matin, on apprenait que la plainte visait spécifiquement Joseph Colombani.
Joseph Colombani dément
Joint par téléphone Joseph Colombani dément avoir tenu des propos insultants."Je suis venu dire mon mécontentement en tant que parent d'élève du lycée et la proviseure m'a mis dehors ! ".
"Je lui ai dit que je ne sortirai pas et qu'elle n'avait qu'à appeler les gendarmes" précise le militant nationaliste.
« Sò quì » interdit
Au cœur des échanges la polémique sur l’usage du corse en classe interdit par une professeure, une affaire qui depuis une semaine agite la cité scolaire du Fium’orbu.
En cause un litige entre l’administration et un élève qui répond à l’appel le matin par « sò quì », qui signifie présent en langue corse. C’est la formule utilisée par les élèves des sections bilingues d’où ce dernier est issu.
Le collège compte une filière bilingue mais elle n’existe pas eu sein du lycée selon le rectorat. "C'est faux c'est la cité scolaire qui est bilingue pas le collège uniquement mais le projet d'établissement n'existe pas" affirme Joseph Colombani.
Pas de compromis possible
Pour des raisons de « cohésion de groupe » - selon nos informations - une de ses professeurs a interdit à cet élève de répondre à l’appel en Corse.
Après le refus réitéré de ce dernier de s’exécuter il a été orienté vers la direction de l’établissement et son père joint par téléphone.
Selon nos informations la solution de lever la main sans parler ni corse ni en français lui a été proposée en guise de compromis. L’élève et le père ont refusé cette solution.
Le lendemain des banderoles « Lingua Viva, Lingua Corsa » ont été apposées sur les grilles du lycée. L’information circule sur les réseaux sociaux et donnera même lieu à un communiqué politique de Corsica Libera qui exige la démission de l’enseignante.
Selon nos informations la professeure serait désormais en arrêt maladie.
C'est Xavier Luciani, conseiller exécutif en charge de la langue corse - et aussi professeur de langue et culture corses au sein de cet établissement - qui a mis fin à cet incident alors qu'il se trouvait sur place.
Un feuilleton que cette plainte ne manquera pas de relancer. Il n'est pas très encourageant pour ceux qui croyaient que le débat sur la langue corse et son avenir avait fini de créer des clivages pour laisser place au consensus...