Une quarantaine de manifestants ont pris part à des échanges de cocktails molotov et gaz lacrymogènes face aux forces de l'ordre, ce mercredi 21 septembre. Des affrontements qui se sont déroulés devant la préfecture de Haute-Corse, en marge d'une manifestation à l'initiative de Ghjuventù Libera.
"C'est comme une reprise après la trêve estivale", souffle un manifestant. Près de cinq mois après les derniers rassemblements, une manifestation à l'initiative du mouvement Ghjuventù Libera s'est tenue devant la préfecture de Haute-Corse, ce mercredi 21 septembre.
La date n'avait pas été choisie au hasard : six mois, jour pour jour, après le décès d'Yvan Colonna, agressé à la maison centrale d'Arles par un co-détenu radicalisé, les manifestants ont appelé à la "justice et à la vérité" pour le nationaliste, la reconnaissance du peuple corse et la libération des prisonniers politiques.
"Dernièrement, il y a eu des discussions entre Gérald Darmanin et Gilles Simeoni, rappelle Ghjuvan Battista Pieri, président de Ghjuventù Libera. Ces trois points n'ont pas été abordés. On demande qu'un processus soit entamé pour que ce soit le cas. Aujourd'hui, nous pensons que le politique n'est pas assez impliqué et oublie certains points. On parle d'autonomie, on parle de certaines choses, mais quand le peuple corse s'est réveillé dans la rue, il y a six mois en arrière, cela a été les trois points revendiqués par tous les mouvements, toutes les associations, et par les syndicats étudiants."
Au total, autour de 200 personnes se sont déplacées. Parmi celles-ci, Jean-Guy Talamoni, ancien président de l'Assemblée de Corse et militant Corsica Libera, mais pas de représentants d'autres partis politiques insulaires.
Démarré à 18 heures dans le calme, le mouvement a donné place près d'une heure plus tard à des échanges de cocktails molotov, fusées, pétards contre lacrymogènes entre une quarantaine de jeunes et des compagnies de CRS. Les hostilités sont restées concentrées autour du rond point de la préfecture.
Les manifestants se sont finalement dispersés aux alentours de 20h30, sous la pression des forces de l'ordre. Aucun blessé n'est à déplorer.
Ouverture de deux enquêtes
Deux enquêtes sont ouvertes par le parquet de Bastia, indique le procureur de la République de Bastia, Arnaud Viornery. La première au chef de violences sur personnes dépositaires de l'autorité publique, et la seconde pour association de malfaiteurs, liée à la découverte de sacs contenant "notamment des tenues utilisées régulièrement par les émeutiers et des masques à gaz", quelques heures avant le début du rassemblement. Elles sont confiées à la direction départementale de la sécurité publique de Haute-Corse.
D'autres manifestations pourraient se tenir prochainement, avertit Ghjuventù Libera. "Nous resterons mobilisés tant que les trois points que nous revendiquons ne sont pas abordés", glisse Ghjuvan Battista Pieri