C'est du moins ce que laisse imaginer le communiqué de presse publié hier :
Son maire, Michel Rossi, y fait savoir qu'il n'a "toujours pas eu de contact avec la large majorité qui est sortie des urnes après le deuxième tour des élections à Bastia. Ce silence témoigne au mieux d’une indifférence, au pire d’une volonté manifeste d’écarter la commune de toute vice-présidence ".
Communiqué de presse de Ville di Pietrabugno
La majorité à laquelle l'édile de la commune fait référence se compose des élus de Bastia, de Furiani et de Santa Maria di Lota.Tous rangés clairement derrière la bannière de Femu.
Mais lorsque Pierre Savelli, le maire de Bastia, fait les comptes, il ne se prive pas d'y ajouter les élus de San Martino.
"On s'appuiera sur une majorité de 30 conseillers sur 40. On a 15 élus à Bastia sur les 20, 9 à Furiani et 6 à Santa Maria du Lota et San Martino".
Une conséquence des municipales bastiaises ?
Bref, au sein de cette belle entente, il ne manque qu'un nom : Ville di Pietrabugno.Et Michel Rossi croit en connaître la raison.

Ville Di Pietrabugno, au-dessus de Bastia, attire des locataires plus aisés.
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Il y a quelques semaines, au cœur d'un deuxième tour des municipales où les coups pleuvaient, Jean-Sébastien de Casalta faisait savoir qu'en cas de victoire de sa liste d'union, c'est Jean Zuccarelli qui serait président de la CAB.
Une déclaration qui avait suscité une réaction immédiate.
Dans un communiqué qui avait fait grand bruit, "les Maires et communes de Furiani, de San Martinu di Lota, et de Santa maria di Lota, qui ont fait partie pendant six ans de la majorité communautaire avec la commune de Bastia" faisaient savoir qu'ils continueraient de "s’inscrire dans cette ligne politique, respectueuse de la sensibilité politique de chacun et destinée à permettre à la CAB et à ses communes-membres de fonctionner de la façon la plus efficace. Eu égard à ces éléments, et quel que soit le résultat des élections municipales de Bastia le 28 juin prochain, l’actuelle majorité communautaire présentera et soutiendra pour la Présidence de la CAB un candidat issu de celle-ci." 4 communes sur 5, le calcul était rapide. Il y avait un seul absent au bas de ce serment d'allégeance, publié le 1er juin dernier.
Ville di Pietrabugno...
Et son maire, Michel Rossi, craint des représailles lors de l'attribution des vices-présidences, alors que la commune en occupait deux lors de la précédente mandature.
"La question se pose : veut-on de la sorte faire payer [A Michel Rossi - NDLR] sa neutralité dans le combat politique qui s’est livré à Bastia ? Voire son étiquette libérale ? Veut-on priver la commune d’une représentativité au bureau communautaire, et sanctionner près de 4.000 administrés au profit d’une vision hégémonique ?

Michel Rossi, bras croisés, entre François Tatti, alors président de la CAB, et Julien Morganti. A gauche, Louis Pozzo di Borgo et Françoise Vesperini. (2014)
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L'esquisse d'une CAB hégémonique
Michel Rossi a-t-il des raisons d'être inquiet ?Il y a douze vice-présidences à pourvoir, et Pierre Savelli, le maire de Bastia, comme Gilles Simeoni, le leader de Femu, n'ont cessé de le rappeler au cours des derniers jours, alors que France 3 Corse les interrogeait sur le candidat qui serait soutenu par la majorité.
Ils le martelaient, la plus grande part de leur réflexion était consacrée aux choix des vice-présidents, plus qu'à celui du président.
Manière de botter en touche, mais également de rappeler qu'après le statu quo très préjudiciable des dernières années à la CAB, il était temps de se mettre au travail.

Pierre Savelli et Gilles Simeoni, le soir du 28 juin dernier, alors que les nationalistes viennent de conserver la mairie de Bastia. Et, par cette victoire, de récupérer la CAB.
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Un voeu qui devrait rassurer Michel Rossi.
Reste juste à savoir de quelles communes parle le maire de Bastia...