Le dernier homicide revendiqué par le FLNC avant le dépôt des armes, jugé en juin à Paris

Deux hommes, parmi lesquels Cédric Courbey, militant de Corsica Libera, et proche de Charles Pieri, comparaitront du 25 Juin au 5 Juillet devant la cour d’assises spéciale de Paris, pour l’assassinat de Christian Leoni, membre de la bande de la Brise de mer, en octobre 2011.

Ce pilier de la bande de la Brise de mer, avait été tué le 28 octobre 2011 sur le parking d’un restaurant de Moriani-plage de plusieurs tirs de fusil d’assaut. Le FLNC avait revendiqué l’assassinat un mois plus tard, lors d’une conférence de presse clandestine le 28 novembre 2011.

L’organisation clandestine considérait Christian Leoni, comme "le responsable d’un groupe mafieux, à l’origine de l’assassinat de l’un de ses militants, Charles-Philippe Paoli" (le 28 Juin 2011 à Folelli NDLR).
 

L'immobilier au coeur de l'affaire ? 




Selon les enquêteurs de la police judiciaire de Bastia, en charge des investigations, un différend opposait Christian Leoni à Charles-Philippe Paoli, au sujet d’un complexe immobilier situé dans la région. Dans la revendication de l’assassinat de Leoni, les clandestins avaient indiqué que "le seul tort de Charles-Philippe Paoli, était de s’investir dans le développement de son entreprise".

 

Une trace ADN dans les buissons



Dans les buissons aménagés en pas de tir, la police scientifique retrouve une trace ADN, celle de Cédric Courbey. Cet homme de 46 ans, ne sera arrêté qu’en 2014 et mis en examen pour "Assassinat en bande organisée" par un juge antiterroriste.

Le militant nationaliste a toujours nié toute participation aux faits. Sa défense avait d’ailleurs introduit plusieurs recours pour contester la découverte des traces ADN sur les lieux de l’assassinat de Christian Leoni.

"La destruction d’un échantillon d’ADN, qui sert de base à une expertise sur laquelle s’appuie l’accusation, cela constitue une grande difficulté pour la réalisation d’une contre-expertise" avait notamment plaidé Me Barbolosi, avocat de Cédric Courbey.
 

Un proche de Charles Pieri dans le box 



Membre du premier cercle du chef nationaliste Charles Pieri, Cédric Courbey avait été transféré à la maison d’arrêt de Borgu, le 23 Février 2018 ; il était jusqu’alors en détention provisoire à Paris, depuis son arrestation.

Arrêté en 2001, alors qu’il était en fuite, Cédric Courbey était soupçonné de plusieurs attentats contre des gendarmeries, notamment des mitraillages revendiqués par le FLNC.
 

Contexte politique qui pèse 


Son procès, est le dernier homicide revendiqué par le front, avant le dépôt des armes par l’organisation politico-militaire.
Ironie de l’histoire et du calendrier judiciaire, l’audience débutera le 25 juin, deux jours avant le 5ème anniversaire de l’adieu aux armes, c’était  le 27 juin 2014.

Face à des magistrats professionnels, et aux règles de la Cour d’assises spécialement composée, qui disent que "toute décision défavorable à l’accusé est acquise à la majorité simple" (Majorité qualifiée devant un jury populaire) ; la tâche de la défense s’annonce ardue.

Car le contexte politique n’est pas forcément favorable à l’accusé. Les tensions entre la majorité nationaliste et le gouvernement s’inviteront-elles au procès ?

Les magistrats qui jugeront Cédric Courbey n’ont pas la mémoire du dossier Corse. Les anciens, Thiel, Levert, Bruguière sont partis à la retraite depuis longtemps. Et cette expertise, cette connaissance, et cette évolution du paysage nationaliste risquent de faire défaut à l’audience en Juin prochain.

Et puis il y aussi les attentats de ces dernières semaines contre des résidences secondaires et des bâtiments des impôts qui pourraient peser dans la balance. Le bruit des bombes en Corse n’est jamais bon, quand un militant nationaliste est dans le box des accusés.

 
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