À quatre mois des municipales, Eric Simoni tenait ce samedi 7 décembre une conférence de presse. Le chef de file de la liste d’union Pè Bastia a rappelé son opposition au projet de déplacer le port commercial à la Carbonite.
"Non à un projet à la Carbonite, oui à un projet alternatif". Tel était le mot d'ordre de la conférence de presse tenue ce samedi matin par Eric Simoni à Bastia. Le chef de file de la liste d'union Pè Bastia s'oppose au projet de déplacer le port commercial sur le site de la Carbonite.
Un rejet qu'il a érigé comme l'une des mesures phare de sa campagne. Selon lui, le projet ne répondrait pas aux exigences de dévelopement durable et affecterait le dynamisme économique du centre-ville de Bastia.
Menace économique, sociale et environnementale
Un port à la Carbonite menerait selon lui entre autre à la "destruction de la plage de l'Arinella, dernière plage qui reste aux Bastiais", au "saccage d'un site magnifique qui est attractif y compris pour les plaisanciers" qui viendrait alors à fuir "la destination bastiaise", ainsi qu'à des menaces permantes "sur le lido de la Marana et l'atang de Biguglia, du fait de l'interruption des courants marins par une digue plein Est".
Construire une telle infrastructure pour seulement absorber une pointe de trafic de passagers qui partent de Bastia pour se diriger vers la Balagna ou Portivechju [...] est une aberration
Eric Simoni estime également que "construire une telle infrastructure pour seulement absorber une pointe de trafic de passagers qui partent de Bastia pour se diriger vers la Balagna ou Portivechju [...] est une aberration". À en croire le candidat aux municipales, plutôt que de désencombrer le port actuel et faciliter le trafic, le projet amènerait à un grossissement des embouteillages des routes corses pendant la saison estivale. Et cela, sans aucune retombée économique pour la ville.
D'autant plus que la construction coûterait cher : entre 500 millions et un milliard d'euros, selon ses estimations. Avec de fait "le risque du recours à un opérateur privé qui pourra financer l'opération, et en contrepartie en deviendra concessionnaire pour les 50 ans à venir."
Projet alternatif
En guise d'alternative à ce projet "incohérent" et qui aurait des conséquences économiques et sociales "désastreuses", Pè Bastia propose de reprendre le cours des aménagements "actés par la collectivité de Corse depuis des années" dans le port actuel. Parmi eux, notamment, l'extension de parking, le dragage du bassin ou encore la construction d'un quai pour les navires de croisières.
Des travaux "prévus et budgétisés" qui auraient été laissés de côté pour "forcer la main en faveur de l'option Carbonite" qu'Eric Simoni juge bon de remettre au goût du jour. Et avec à leur réalisation des entreprises locales, "qui ne verront pas le projet leur échapper et ne risqueront pas d'être destinées, comme cela semble prévu, à jouer au mieux un rôle de sous-traitance".
Une option qui permettrait selon Pè Bastia des économies de réalisation (entre 300 et 500 millions selon leurs estimations) ; la préservation des intérêts de la Corse dans le domaine des transports maritimes ; une sauvegarde de l'environnement et des richesses naturelles ; et une attractivité renforcée de Bastia.
Débats
Y aura-t-il ou non un nouveau port à la Carbonite ? Le projet est débattu depuis déjà plusieurs années. Aux origines, une constation : l'actuel port serait devenu trop exigu pour garantir le bon accueil des millions de tonnes de fret et de passagers par an.
À l'issue d'un débat public en 2007, l'Assemblée de Corse retient le site de la Carbonite, à l'entrée sud de Bastia, pour accueillir un nouveau port. Composé de 9 postes à quai, celui-ci serait en mesure selon ses partisans d'accueillir des bateaux plus grands. Il garantirait également selon eux la création de quelque 1 240 emplois, ainsi qu'un chiffre d'affaire supérieur de 257 millions d'euros au port actuel.