Les poubelles se sont accumulées, au mois de décembre, dans les rues de la ville. Suscitant l'irritation des bastiais. Et donc des électeurs. Sans surprise, la question des déchets revient régulièrement dans la campagne. C'était le cas, hier, avec les listes Pè Bastia et Citadini Corsi.
Eric Simoni et ses partisans entendaient, hier, faire connaître leur position sur la question des déchets, qui agite la Corse depuis des mois, voire des années.Et qui, le mois dernier, s'est invitée une nouvelle fois dans les rues de la ville.
Le problème est régional, mais pour les nationalistes de la liste Pè Bastia, vient s'ajouter à Bastia une "guerre de tranchées" entre la municipalité et le Syvadec.
Le maire sortant, Pierre Savelli, et le président du Syvadec et de la CAB, François Tatti, allié du candidat Jean-Sébastien de Casalta, sont deux des adversaires d'Eric Simoni en mars prochain.
Cette "guerre des tranchées" est dénoncée par le candidat indépendantiste, qui estime qu'elle "prend en otage" les Bastiaises et les Bastiais.
Pour enfoncer le clou, et illustrer son propos, Eric Simoni a choisi de tenir sa conférence de presse à Lupinu :
"Il aurait fallu ne pas assister à un traitement à deux vitesses, avec des quartiers qui ont été laissés complètement à l'abandon, tels que Montesoro ou Lupinu. Mais au contraire adopter une attitude solidaire et responsable. Nous faisons, de notre côté, de la propreté de nos rues une priorité, et demain, nous en ferons une réalité."
Pour y arriver, Pè Bastia soutient le déploiement généralisé du tri à la source.
Sa tête de liste, en revanche, rejette l'idée d'un site provisoire de stockage à l'Arinella.
Selon Eric Simoni, l'entrée de Bastia et son littoral méritent mieux.
Même thème, et mêmes cibles pour Filippo de Carlo, le candidat de la liste Citadini Corsi, qui réunit les gilets jaunes mais également plusieurs figures du Rassemblement National, ainsi que des membres de Leia Naziunale.
Hier, à Teghime, il dénonçait le jeu auquel se livreraient la mairie de Bastia et le Syvadec, "en se renvoyant la balle". Au détriment "du peuple".
Pour lui, la solution, c'est l'incinérateur.
Un choix qu'il estime devoir être soumis à un référendum...
"Nous proposerons aux Bastiais cette solution et nous la porterons plus avant encore. Il faut la proposer à toute la Corse. L'avenir c'est ça. On ne peut pas enfouir. L'enfouissement c'est une catastrophe écologique, on pollue d'une manière que vous n'imaginez pas. C'est la nappe phréatique qui en prend un coup !"
Reste à savoir, une fois cette hypothétique première étape du référendum franchie, où l'incinérateur serait installé.
Un débat qui promettrait encore quelques belles années de valse-hésitation...