Treize personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre d'une enquête pour suspicion de fraude électorale visant l'association bastiaise Victoria. L'affaire remonte à l'élection municipale de Bastia de juin 2020. Toutes ont été libérées sans aucunes charges retenues contre elles.
Déclenchées ces 13 et 14 décembre, les gardes à vue des treize personnes tenues dans le cadre de l'enquête pour suspicion de fraude visant l'association Victoria se sont toutes achevées en fin de journée, hier, mercredi.
Tous les gardés à vue, parmi lesquels des élus et des membres de l'association, ont été relâchés sans qu'aucune mise en examen ne soit, à cette heure, prononcée. D'autres auditions pourraient néanmoins se tenir ultérieurement.
L'affaire est dirigée par le parquet de Paris, en raison de la personnalité de certains des gardés à vue. Des perquisitions des locaux de l'association se sont également tenues au cours des derniers jours.
Changement des statuts de la structure
Pour rappel, la plainte avait été déposée le 15 juin 2020 par Me François Chailley-Pompei, ancien avocat bastiais et fondateur de l'Arsu, association pour le respect du suffrage universel. Au centre des interrogations, la modification des statuts de la structure, passée d'association politique à caritative lors de l'entre-deux tours des élections municipales.
Destinée à financer les activités du parti radical de gauche (PRG), l'association Victoria mue ainsi le 20 avril en structure à but caritatif, distribuant notamment des paniers alimentaires aux publics les plus fragiles, dans les quartiers sud de la ville. Parmi les membres du bureau de l'association, plusieurs proches des colistiers de la liste Unione per Bastia.
Une modification de statuts sans changement de locaux, ni de numéro de téléphone inscrit sur les prospectus distribués avec les colis alimentaires, le même que celui affiché sur les tracts de la coalition d'opposition à la majorité nationaliste.
L'objectif, venir en aide aux plus démunis en plein cœur de la crise sanitaire, se défendait alors l'association Victoria. Une défense qui n'avait pas convaincu ses adversaires, qui voyaient eux là une tentative d'influencer les électeurs et électrices des quartiers sud.
L'affaire avait créé la polémique tout au cours de la campagne du second tour, entachant la campagne de Jean-Sébastien de Casalta.