Témoignage. "Deux ratés en deux semaines, c'est beaucoup" : les déboires de la liaison Bastia - Lisbonne d'EasyJet

Publié le Écrit par Axelle Bouschon

Deux semaines après son lancement, la ligne Bastia - Lisbonne d'EasyJet, inaugurée cette année, essuie déjà des difficultés. Après l'annulation des vols la semaine passée, une partie des passagers se sont vus refuser l'embarquement ce samedi 8 avril, faute de place suffisante dans l'avion.

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Depuis quatre mois, le programme de Jean-Marie* et ses amis était arrêté : du château São Jorge au monastère des hiéronymites à la tour de Belém en passant par les Palais de Sintra, toutes les activités avaient été méticuleusement sélectionnées et réservées.

Une escapade en terres lisboètes vivement attendue par les trois compagnons, et rendue possible grâce à l'ouverture d'une liaison aérienne directe entre Bastia et Lisbonne, assurée par la compagnie EasyJet.

Mais le matin du grand départ, ce samedi 8 avril, le voyage manque de tourner court : alors qu'il se présente au comptoir pour obtenir son billet, Jean-Marie apprend que la taille de l'avion affrété a été revue à la baisse. Résultat, le nouvel appareil n'est pas en capacité d'accueillir l'ensemble des passagers.

"Nous avions reçu un courriel la veille dans lequel il était écrit qu'il y aurait moins de place, et qui proposait aux volontaires d'annuler leur vol contre 500 euros. Mais sans indications supplémentaires le matin même, nous ne nous étions pas particulièrement sentis concernés."

24 passagers refusés à l'embarquement

Le matin même, faute de volontaires suffisants, 24 passagers se voient refuser l'embarquement. Manque de chance, Jean-Marie en fait partie : "J'avais oublié de m'enregistrer la veille sur le vol, comme quatorze autres personnes, et nous avons automatiquement été sélectionnés parmi ceux qui ne pourraient pas embarquer, détaille le jeune trentenaire. Neuf autres personnes ont été tirées au sort. Mais enregistrés en avance sur le vol ou pas, nous avions tous payés nos billets, 190 euros l'aller retour pour ma part."

Je me suis même posé la question de maintenir le séjour, parce que les solutions alternatives présentées étaient loin d'être idéales.

Le remboursement du logement et des activités n'étant pas assuré, les deux amis de Jean-Marie décident d'embarquer. Jean-Marie, lui, reste seul et sans réelle assurance de pouvoir les rejoindre. "À ce moment-là, je suis littéralement abasourdi, parce que ma place était achetée depuis quatre mois. Je me suis même posé la question de maintenir le séjour, parce que les solutions alternatives présentées étaient loin d'être idéales."

Via le personnel au sol de l'aéroport de Bastia-Poretta, "qui ne dépendent même pas de la compagnie et ont été très corrects avec nous", Jean-Marie se voit proposer un nouveau vol, avec une correspondance d'une nuit à Genève, et une arrivée prévue le lendemain matin à Lisbonne.

"Mais cela impliquait de perdre une nuit et une matinée, sur un séjour déjà relativement court de quatre jours, et sans assurance d'avoir un nombre de place suffisant là encore pour tous nous accueillir sur le trajet Genève - Lisbonne. Rester bloqué à Bastia c'est une chose, à Genève ça en est une autre."

12h de retard

Après plusieurs heures passées au café de l'aéroport, des passagers élaborent finalement une solution, en réservant un vol Bastia - Bordeaux assuré par la compagnie Volotea, puis un Bordeaux - Bastia desservi par EasyJet. Coût total de l'opération : environ 400 euros, bagage en soute compris.

"Certains ont acheté leurs places par leurs propres moyens et comptent se faire rembourser plus tard, d'autres ont fait remonter l'option au service client d'EasyJet qui l'a validé et a pris directement en charge les billets", détaille Jean-Marie. "La majorité des passagers bloqués se sont en tout cas rabattus sur cette option-là, faute de choix."

Pour moi, EasyJet, c'est terminé. Il est hors de question que je reprenne cette compagnie.

Initialement censés arriver à 12h30 heure locale, le trentenaire et ses compagnons de galère débarquent finalement à minuit passé à Lisbonne. Un presque parcours du combattant que Jean-Marie n'entend pas reproduire de sitôt : "Pour moi, EasyJet, c'est terminé. Il est hors de question que je reprenne cette compagnie."

Le jeune homme a déjà prévu de réclamer, au-delà du remboursement de son billet, une indemnisation pour le dérangement occasionné. "Mais même avec une compensation financière, cela ne me permettra pas de rattraper les heures perdues. J'aurais préféré pouvoir prendre mon vol comme prévu et arriver à l'heure, qu'avec plus de 12h en retard et épuisé mentalement et physiquement."

Jean-Marie conclut : "Je savais qu'il y avait déjà eu des soucis la semaine dernière. Mais je ne m'étais pas inquiété. Je ne pensais pas qu'il y aurait encore des difficultés immédiatement après, ni que ça me tomberait dessus."

Deux ratés en deux semaines

Le 1er avril, EasyJet a ainsi subi un premier raté sur cette même liaison : les vols Bastia - Lisbonne et Lisbonne - Bastia ont tout simplement été supprimés par la compagnie aérienne, pour cause de grève.

Une annulation de dernière minute qui avait laissé nombre de passagers dans l'embarras, contraints de rentrer par leurs propres moyens ou de prolonger leur séjour, quand le prochain vol direct proposé par la compagnie ne décollait pas avant le 5 avril, soit quatre jours plus tard.

Chloé, une passagère que France 3 Corse ViaStella avait à cette occasion interviewé, indiquait avoir ainsi dû réserver un billet de retour avec correspondance par Paris à 850 euros.

Si la jeune femme a aujourd'hui été intégralement remboursée et indemnisée, elle assure ne plus jamais vouloir faire appel aux services d'EasyJet, dénonçant un manque de communication et une mauvaise prise en charge des clients lésés. 

Tout l'intérêt de ces liaisons, c'est qu'elles sont directes, donc elles nous font gagner du temps. Mais si c'est pour y passer une journée d'aéroport en aéroport, quel intérêt ?

La liaison Bastia - Lisbonne de la compagnie EasyJet est opérante depuis la fin du mois de mars, jusqu'à la fin du mois d'octobre. "Mais là, on en est quand même à deux gros problèmes en deux semaines", souffle Antoine, la vingtaine.

Ce Bastiais a lui-même réservé un aller-retour pour la fin mai. Mais il indique désormais hésiter à annuler. "Ça commence à faire un peu beaucoup. Tout l'intérêt de ces liaisons, c'est qu'elles sont directes, donc elles nous font gagner du temps. Mais si c'est pour y passer une journée d'aéroport en aéroport, quel intérêt ? Autant prendre une correspondance pour le continent et partir l'esprit tranquille."

Contacté, le service client d'EasyJet n'a à cette heure pas pu être joint.

(*le prénom a été anonymisé)

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