Baisse de la production, demande très forte des pays étrangers, les plaquettes de beurre se font rares sur les étals des magasins du continent. La pénurie de beurre touche-t-elle la Corse? Pour le moment, pas de difficultés d’approvisionnement, mais des prix qui explosent.
Dans certains rayons frais des supermarchés de l’île, contrairement à ceux du continent, le beurre ne se fait pas spécialement rare. Il y a toujours du choix à la crèmerie. Si quelques magasins rencontrent quelques difficultés d'approvisionnement, surtout pour le beurre doux, les directions assurent que les prix n'ont pas augmenté. Mais pour certains professionnels, la situation a viré au rouge.
C’est le cas notamment pour des boulangers-pâtissiers, pour qui le beurre fait partie des matières premières de leur production. D’autant plus qu’avec la pénurie que connaît actuellement le continent, le prix de cette matière grasse ne cesse d’augmenter. Dans un établissement de Pietranera pour 10 kilos de pâte, 80 euros de beurre ont été nécessaires.
« Sur l’ensemble de la viennoiserie […], on était à 350, 400 euros par semaine de beurre. Aujourd’hui on est minimum entre 1 100, 1 200 voire 1 300 euros. On a déjà arrêté des produits comme par exemple la brioche pure beurre, où on met 500 grammes de beurre au kilo de farine.
On a été obligé d’arrêter parce que ça devenait exorbitant. Je ne pense pas qu’aujourd’hui les clients soient prêts à payer une brioche à huit ou neuf euros », indique Marc Ventura, pâtissier.
Les Italiens champions de l'importation
La pénurie de beurre qui frappe la France depuis quelques jours est due notamment à l’augmentation de la demande. Selon « L’économie laitière en chiffres », publiée par le centre national interprofessionnel de l’économie laitière, en 2015 les Français ont consommé 8 kilos de beurre. Un chiffre largement au-dessus de la moyenne des pays de l’Union européenne établie à 3,8 kilos.
Des chiffres auxquels il faut ajouter la demande croissante de quelques pays étrangers où la demande de beurre explose. La Chine, par exemple, importait 55 tonnes de matière grasse française en 2000, actuellement le chiffre est passé à 4 357. La palme des importations revient tout de même à nos voisins transalpins avec 13 891 tonnes commandées en 2016.
Mais des producteurs au gouvernement on se veut rassurant, la crise ne devrait pas durer.