DSP : l'Office des transports dénonce les «menaces » du STC à son encontre

Nouvel épisode dans le rapport de force entre compagnies maritimes. Les syndicats de La Méridionale refusent que le Piana, l'un des navires de leur société, soit affrété par la Corsica Linea entre Marseille et L'Île Rousse. Ils bloquent le cargo depuis ce lundi. Une situation dénoncée par l'OTC.

Pour les marins du Piana, hors de question d’appareiller sur Île-Rousse. S’ils partent de Marseille, c’est uniquement pour rejoindre Porto-Vecchio comme le prévoit la délégation de service public. 

« Le Piana a été affrété par la Corsica Linea et fixé sur le port de Porto-Vecchio, les marins assureront le service qu’on leur demande de faire si le bateau va sur Porto-Vecchio. Ils refusent d’aller sur le port d’Île-Rousse et nous validons de manière pleine et entière leur position aujourd’hui », souligne Cyril Venouil, délégué STC La Méridionale. 

« Le STC considère que les salariés ne sont ni en grève ni en droit de retrait. Ils demandent et appliquent purement et simplement l’application du droit telle qu’elle leur a été présentée en cours de procédure d’appel d’offres sur la non-substituabilité des navires, validée par deux juridictions différentes, le tribunal administratif de Bastia et le conseil d’état.»
 


Une situation « inacceptable »


Dans une conférence de presse, le STC dénonce les arrangements pris par la Corsica Linea avec le cahier des charges qui réglemente les rotations maritimes. 

Exemple : le port d'Île-Rousse, où l'appel d'offre exigeait trois rotations par semaine, or la programmation de la Corsica Linea n'en prévoit que deux dans les prochains jours. « Il serait fort de café de demander ou d’imposer à des marins ou des salariés de se substituer aux carences de la Corsica Linea sur un port qu’elle a remporté sur le papier à savoir Ile-Rousse, poursuit Cyril Venouil. Le Piana n’y apparaissait d’ailleurs jamais. »

On interpelle l’office des transports de la Corse et les élus sur ce fait et nous disons que c’est inacceptable


Tous ces éléments, ainsi que le remplacement d'un bateau par un autre, ont été constatés par voie d'huissier, selon le STC. « On interpelle l’office des transports de la Corse et les élus sur ce fait et nous disons que c’est inacceptable. On a toujours dit que tout était rigoureux, aujourd’hui, semble-t-il l’exécution n’a pas autant de rigueur que l’appel d’offres tel qu’il était défini », constate Jean Brignole, secrétaire général STC. 

Pour la Corsica Linea, la situation serait transparente. La programmation des bateaux a été modifiée en raison de pannes techniques. 
 

Méconnaissance « des clauses de ces contrats »


Jointe par téléphone, la présidente de l’Office des Transports, Vanina Borromei se dit choquée par les propos tenus par le syndicat.

Dans un communiqué daté du 29 octobre, le personnel de l'Office des transports Corse récuse les critiques formulées par le STC et les menaces portées à leur encontre, jugées « intolérables ».  « Par ses propos, le syndicat met directement en cause le travail et la probité des agents de l’Office des Transports s’assurant au quotidien de la bonne exécution du service public et du respect par le délégataire de ses obligations contractuelles. Ces accusations, outre leur caractère insultant pour les salariés en charge de ce dossier, traduisent une méconnaissance évidente des clauses de ces contrats.»

Ces accusations, outre leur caractère insultant pour les salariés en charge de ce dossier, traduisent une méconnaissance évidente des clauses de ces contrats


Des clauses qui, précise l'OTC, permettent notamment « aux compagnies délégataires de recourir temporairement, en cas d’indisponibilité de l’outil naval affecté à une ligne, à d’autres navires afin de garantir la continuité de la desserte maritime de l’Ile dans les meilleures conditions possibles.» Une situation correponsdante à celle actuellement subie par la compagnie Corsica Linea, des suites de « l'important problème technique que connaît le navire Vizzavona, qui retentit sur l’ensemble des lignes exploitées par la compagnie.»

L'OTC rappelle également que La Méridionale a elle-même bénéficié, « dans un passé très récent », de cette même possibilité dans le cadre d’arrêts techniques programmés ou d’avaries survenues sur ses navires.

Le personnel de l’Office des transports affirme enfin ne pas exclure la possibilité d’agir par voie de justice et d’utiliser son droit de retrait en cas de poursuite du mouvement.
 

Communiqué Office des Transports de Corse






 
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