Julie Douib a été assassinée par son ex-compagnon le 3 mars 2019. Son histoire est marquée par les manquements de la justice et des autres institutions. Un documentaire lui est consacré ce mardi 26 novembre, à 20 h 50, sur Teva.
Julie Douib est la 30e femme à avoir été assassinée par son ex-compagnon en 2019. Un documentaire, diffusé sur Teva ce mardi 26 novembre à 20 h 50, revient sur son histoire.
Les manquements de la justice et des autres institutions y apparaissent exemplaires et sont au centre de la colère et des mobilisations des associations féministes comme, notamment, celle du 23 novembre dernier qui a rassemblé 150.000 personnes partout en France.
La réponse de la procureure de la République de Bastia au réalisateur du film relancera peut-être la polémique autour de ce dossier. Car Caroline Tharot affirme que Julie Douib n’a pas fait état de danger auprès des gendarmes. « J’entends bien le décalage qu’il y a entre ce que Julie Douib a pu raconter à ses proches et ce qu’elle a révélé aux gendarmes et à la justice, notamment ces histoires de dangers dans lesquelles elle se serait trouvée qui ne correspond pas du tout à ce qu’elle a pu déclarer aux gendarmes ou au parquet qui a géré les plaintes qui ont été déposées », déclare-t-elle.
« Il y a eu un relai politique assez rapide »
Les parents, les voisins témoignent de l'exact contraire. Pour cette raison, mais pour d'autres, cette affaire Julie Douib aurait été un des moteurs des manifestations et des engagements pris par le gouvernement tout au long de cette année.
C'est la thèse du réalisateur. « Il y a eu un relai politique assez rapide. En Corse, il y a une élue qui a interpellé Schiappa, ensuite ça a fait boule de neige. Et surtout, il y a eu le combat des parents qui ont été remarquables », souligne Olivier Pighetti, réalisateur.
À Île-Rousse, ville dans laquelle Julie Douib a été assassinée, les amis et les proches restent discrets. Mais la communauté de commune signera, le 10 décembre prochain, le premier contrat local de Haute-Corse contre les violences sexistes et sexuelles. Un appartement est désormais disponible pour l’accueil des femmes et enfants victimes.
Lundi, le Premier ministre a annoncé 50 mesures contre les violences sexistes et sexuelles. 138 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint depuis le début de l’année en France.