La récolte des châtaignes bat actuellement son plein. Et si aujourd'hui, le cynips n'est plus d'actualité, c'est désormais la sécheresse qui inquiète certains castanéiculteurs.
À peine tombées de l'arbre, elles sont déjà recueillies dans les filets : la saison de la récolte des châtaignes a bien commencé.
Dans cette châtaigneraie du Niolu de 25 hectares, les akènes sont triés selon leur calibre. Des étapes de plus en plus mécanisées. "On a essayé de professionnaliser quelque chose qui n'était par le passé pas vraiment un métier. Les gens ramassaient des châtaignes pour leur subsistance, pour faire peut-être un peu de troc, raconte Jean-Yves Acquaviva, castanéiculteur dans le Niolu. Mais des exploitations comme les nôtres, avec des tonnages comme on a pu en atteindre avant le cynips, il nous faut des moyens modernes pour avancer sans sombrer dans l'industrialisation, bien sûr."
Des sécheresses de plus en plus tôt dans l'année
Le cynips, cet insecte parasite qui a occasionné d'énormes dégâts au sein de la filière, est aujourd'hui presque éradiqué. Désormais, ce sont les caprices météorologiques qui inquiètent les producteurs, et notamment la sécheresse.
"On a installé des sondes capacitives [capteur permettant de déterminer la permittivité diélectrique du milieu où elle est placée grâce à la mesure de sa capacité électrique, ndlr] de sol, on voit que certaines années au mois d'avril, le sol est déjà en sec comme en été, constate Pasquin Flori, président du groupement des producteurs de châtaigne. Donc heureusement qu'on a une pluie en mai, ou une petite neige qui permet de recharger les nappes, mais sinon on est vraiment dans des situations de plus en plus tendues. C'est pour cela que les réseaux d'irrigation sont primordiaux."
"Et ils existaient d'ailleurs déjà avant, reprend-il. Il paraît que certaines personnes dans des réunions demandent pourquoi maintenant on arrose les châtaigniers. On a toujours arrosé les châtaigniers."
Retrouvez le reportage de Frédéric Danesi et Anna Perron :
Le fruit est ensuite plongé dans un bain d'eau durant neuf jours pour lui ôter tous parasites, avant d'être séché. La Corse devrait produire au total 50 tonnes de farine AOP cette année. L'appellation d'origine protégée, un produit identifiable grâce à un logo distinctif, qui permet d'éviter fraude et contrefaçons.
"Le fait que chaque producteur obtienne cette vignette traduit finalement qu'il est en contrôle continu, toute l'année, à chaque étape de vie du produit, de la récolte, à son conditionnement, mais aussi à l'entretien de la parcelle, indique Carine Franchi, animatrice du syndicat AOP Farina Castagnina. Le consommateur aujourd'hui recherche un produit qui puisse lui garantir l'origine et la qualité, évidemment."
La filière castanéicole insulaire n'a pas été épargnée par les aléas. Mais elle a su se fédérer et trouver des réponses pour sa survie. En témoigne la plantation de 1600 châtaigniers, des jeunes plants issus de nos variétés traditionnelles.