Depuis lundi 22 janvier, les tracteurs ne circulent plus sur l'exploitation agricole du centre de détention de Casabianda : le site est bloqué à l'appel des syndicats FO et STC, qui demandent des clarifications à la direction sur le refus d'intégration d'une salariée, détachée depuis plus de trois ans au sein du service.
"Ce qui nous interroge, indique Raphaël Barallini, représentant FO pénitentiaire, ce sont les façons de faire". Depuis le début de semaine, plus un tracteur ne circule sur les terrains du service agricole du centre de détention de Casabianda.
Les détenus ne peuvent plus travailler sur les terres, les clients ne peuvent plus venir acheter leur foin : à l'accès au site est bloqué. Une mobilisation tenue à l'appel des syndicats FO et STC, suivie et soutenue, assure Raphaël Barallini, "par la majorité des personnels", et qui fait suite au refus d'intégration d'un personnel au sein de l'Atigip (agence du travail d'intérêt général et de l'insertion professionnelle des personnes placées sous main de justice) du centre de détention.
Ce personnel en question y évolue pourtant depuis trois ans et demi en tant que secrétaire administrative, dans le cadre d'un détachement. "Et tout s'est toujours très bien passé depuis son arrivée, précise le représentant FO pénitentiaire. Son supérieur hiérarchique était très content d'elle, elle recevait de bons retours et de bonnes appréciations. Il n'y avait rien qui pouvait présager qu'on lui refuse cette intégration."
Et pourtant, le 16 janvier, le couperet tombe : par visioconférence, la salariée apprend que son intégration ne sera pas validée au terme de son détachement, le 1er mars prochain. "On lui dit ça sans aucun motif avéré ni reproche signifié pour le justifier", regrette Raphaël Barallini.
Des justifications imprécises, selon les syndicats
La salariée fait appel aux syndicats, qui contactent les responsables de la régie agricole. "Nous avons rencontré les responsables des ressources humaines, qui nous ont alors répondu que le responsable local de Casabianda a perdu confiance en elle, qu'il lui est reproché des bons de commande inexacts, mais sans préciser lesquels, sans donner plus d'indications..."
Des explications qui manquent de clarté, selon le syndicat FO, qui se questionne ainsi sur la véracité des justifications avancées pour cette non-intégration. "Nous ne contestons pas le refus en lui-même, assure Raphaël Barallini. À partir du moment où on nous amènerait des faits avérés, on l'entendrait. Mais on ne veut pas nous donner des éléments concrets qui expliquent cette décision, ce qui nous fait nous dire que ce ne sont peut-être pas les vraies raisons."
Les syndicats ont rendez-vous lundi 29 janvier avec le secrétaire local et la directrice adjointe de l'ATIGIP pour tenter d'obtenir des clarifications sur cette situation. En l'attente, le blocage se poursuit. "Nous le lèverons peut-être lundi en fonction de ce qu'il ressort de cette réunion." Si la salariée administrative n'était définitivement pas intégrée, "elle devra retourner, au-delà du 1er mars, dans son établissement d'origine, à savoir en milieu hospitalier, du côté de Lyon", précise-t-il.
La direction du service agricole du centre de détention de Casabianda n'a, à cette heure, pas pu être jointe.