Le procès de Joseph Micheli, ancien maire de Centuri, pour faux en écritures publiques, est renvoyé à juin 2024

L'audience devait se tenir ce mercredi 22 novembre au tribunal correctionnel de Bastia. Joseph Micheli est soupçonné de faux en écriture publique et usage de faux. Une affaire vieille de plus de neuf ans.

Les faits reprochés remontent à maintenant plus de neuf ans, mais défense, accusation et parties civiles devront encore patienter avant que n'en soit tiré le verdict.

Le procès de l'ancien maire de Centuri, Joseph Micheli, poursuivi pour faux en écriture publique et usage de faux, devait initialement se tenir ce mercredi 22 novembre, au tribunal correctionnel de Bastia. L'audience a finalement été renvoyée au mois de juin 2024.

Des délibérations prises entre 2008 et 2014, alors que Joseph Micheli était le premier magistrat de la commune, sont au centre dans ce dossier. Des actes relatifs à des marchés publics et à la vente de terrains communaux, qu'il est soupçonné d'avoir falsifiés et exécutés sans avoir réuni le conseil municipal.

Une affaire pour laquelle l'association de lutte contre la corruption politique Anticor s'est notamment constituée partie civile. Dans un communiqué transmis mardi 21 novembre à France 3 Corse ViaStella, l'association déclare souhaiter faire reconnaître, par cette affaire, "le préjudice pour la commune et ses habitants. L'association souhaite également concourir au retour à la légalité dans une commune qui pourrait faire figure de symbole. Enfin, Anticor s’interroge sur l’état du dossier, vidé d’une partie de sa substance au jour de l’audience."

Soupçons de faux en écriture publique et prise illégale d'intérêts

Aux prémices de ce dossier, des signalements effectués en 2014 par David Brugioni, nouveau maire de Centuri, accusant notamment son prédécesseur de corruption, puis le dépôt d'une plainte en 2017 par la commune contre l'ancien maire pour des soupçons de faux en écriture publique, prise illégale d’intérêts, favoritisme et détournement de fonds publics.

Des accusations qui ont mené à l'ouverture d'une enquête, puis à la mise en examen de Joseph Micheli en juin 2020, à quelques semaines seulement du second tour des élections municipales. Un calendrier alors vivement critiqué par l'ancien élu, candidat à sa réélection, et son conseil Me Morain, déplorant alors auprès de l'AFP un "mélange des genres entre la justice et la politique qui est du plus mauvais effet". 

Pour rappel, lors d'un premier procès tenu en février 2017, Joseph Micheli avait déjà été condamné à deux ans de prison avec sursis, deux ans d'inéligibilité et 1.200 euros d’amende pour favoritisme et prise illégale d’intérêts. L'affaire concernait cette fois des marchés publics effectués par la commune entre 2010 et 2013, pour un montant total d’environ 300.000 euros.

Climat délétère

En 2014, Joseph Micheli, en poste depuis 13 ans, perd son mandat de maire au profit de David Brugioni. Centuri, village de 220 habitants, devient rapidement le théâtre de vives tensions entre l'ancienne et la nouvelle équipe municipale. Un climat délétère qui s'illustre notamment par les tirs recensés en septembre 2017 sur le domicile de David Brugioni, puis à l'été 2018, sur les caméras de surveillance de la mairie

En seulement quatre ans - entre 2014 et 2018 -, l'élu dépose une cinquantaine de plaintes, et accuse dans les médias et sur les réseaux sociaux l'ancienne municipalité de "ne pas avoir accepté sa défaite", et n'hésite pas, rapportait alors France Bleu RCFM, à parler "d'ambiance mafieuse".

En 2020, David Brugioni et Joseph Micheli se représentent tous deux à l'élection municipale de Centuri. Ils échouent l'un et l'autre à obtenir le poste de maire, mais Joseph Micheli gagne sa place au conseil municipal. En octobre 2020, il est néanmoins contraint de quitter son siège d'élu, après l'annulation par le tribunal administratif de Bastia de plusieurs bulletins.

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