Ce mercredi 28 août, l'Adecec organisait une conférence consacrée au magazine Kyrn, au couvent de Cervione. Pour l'occasion, d'anciennes plumes du journal sont venues témoigner de leur expérience.
Ils ont, avec d'autres, écrit l'histoire de Kyrn.
Comme Charles Frigara, Danièle Maoudj ou Toni Casalonga, Jacques Fusina se souvient de sa première expérience dans la presse écrite : "J'étais dans ceux qui ont fait du mensuel qu'il était un magazine hebdomadaire. Et on a même fait, d'ailleurs, un magazine dans lequel la langue corse était très présente. Je crois qu'il y avait deux pages, et j'en étais responsable."
Des unes qui détonnent, une liberté de ton et d'expression, une ligne éditoriale indissociable de son fondateur, Aimé Pietri. Ce dernier ne se fera pas que des amis, il recevra de nombreuses menaces, son appartement fera l'objet d'un attentat, mais le rédacteur en chef ne cédera à aucune pression.
Sampiero Sanguinetti, qui a travaillé avec lui, se souvient : "Kyrn, à ce moment-là, dans le paysage de la presse insulaire de l'après-guerre, va être un révélateur, une espèce de boulet de canon qui ouvre la voie à ce qu'est réellement le journalisme dans nos sociétés d'aujourd'hui. À partir du moment où il est passionné par son métier, il n'y a rien qui peut l'empêcher de le faire. Et effectivement, rien ne l'a jamais empêché de le faire."
397 publications
Après la période Aimé Pietri, c’est Dominique Alfonsi qui prend les commandes du magazine. À la fin des années 80, la Corse connaît de nombreux bouleversements sociétaux. Kyrn les décrypte toujours sans concession.
"Je crois qu'il correspondait à leur volonté de servir une certaine conception de la Corse qui était partagée par un lectorat très large en Corse comme auprès de la diaspora", indique sa fille Sandra Alfonsi.
Kyrn cessera de paraître en 1993 pour raisons économiques.
397 publications, dont certaines sont restées dans la mémoire collective.
Le reportage de Frédéric Danesi et Enzo Giugliano :