Lyon-Bastia : condamnations unanimes après les violences au stade de Furiani

16/04/2017 - Ligue 1 Bastia-Lyon, Les CRS ont dispersé une centaine de supporters massés devant les grilles du stade Armand Cesari
Intervenants : Pierre-Marie Geronimi, président du SCB, Nicolas Bessone, procureur de la République de Bastia, Nathalie Boy de la Tour, présidente de la LFP, ©France 3 Corse ViaStella

Au lendemain d'une soirée de cauchemar pour le SCB, émaillée de plusieurs incidents violents qui ont conduit à l'arrêt du match, les supporters bastiais auteurs de violence font l'objet de critiques unanimes.

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C’est un lundi matin que beaucoup de Bastiais vivent comme une gueule de bois. Le lendemain d’une soirée qui aurait pu marquer le retour du SCB dans la course pour le maintien en Ligue 1 et qui s’est transformée en véritable cauchemar.

C’est surtout l’image d’un club déjà écorné par plusieurs incidents graves durant la saison qui est cette fois définitivement entachée.

Journalistes sportifs, dirigeants, joueurs, supporters, et responsables politiques, les réactions ont été unanimes pour condamner fermement ces actes qui risquent de porter atteinte durablement au football français.

Le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports a néanmoins tenu à ne pas faire d'amalgame au sein des supporters du SCB, estimant qu'une minorité seulement était à l'origine des violences.

Le secrétaire d'Etat aux sports a rappelé que la loi du 10 mais 2016 contre le hooliganisme pouvait être appliquée dans ces conditions. Ce texte renforce notamment les sanctions et les interdictions de stade.

Pour la présidente de la ligue de football professionnel, Nathalie Boy de la Tour, "on a franchi un seuil", après déjà quatre passages devant la commission de discipline en une saison pour le SCB

Des élus locaux ont rapidement réagi sur Twitter, comme Pierre Savelli, le maire de Bastia pour dénoncer des "incidents intolérables", "loin des valeurs que nous portons."

Jean Zuccarelli, conseiller municipal de Bastia et président de Des Actes Pour Bastia a également réagi dans un communiqué, partageant "la consternation et la réprobation de l'immense majorité des supporters", suite aux débordements "de quelques dizaines de fanatiques, coutumiers des débordements et violences en tout genre".

L’élu regrette que "ces individus nuisibles […] ternissent l'image de Bastia et portent préjudice à notre ville et à la Corse".

Le président du conseil exécutif de Corse qualifie quant à lui ces incidents "d’affligeants" et "d’injustifiables" et fait part "d’un sentiment de gâchis immense".

Gilles Simeoni craint "des perspectives sombres pour une entreprise qui génère des centaines d’emplois directs et indirects" et rappelle que les premières victimes de ces débordements sont "le sporting club et la Corse".
 

Le président du club, Pierre-Marie Geronimi s'est exprimé ce mardi soir, deux jours après les incidents. Dans la perspective du passage devant la Commission ce jeudi, le président du club a notamment déclaré que "ça serait aux instances de décider, on n’est pas là pour jeter qui que ce soit en pâture ».
 

Interview de Pierre-Marie Geronimi, président du SC Bastia ©France 3 Corse ViaStella


Des suites judiciaires rapides

Les réactions médiatiques ont rapidement laissé place aux réactions judiciaires.

Gérard Gavory, le préfet de Haute-Corse assure que les images sont en ce moment visionnées par les enquêteurs, notamment pour identifier les supporters auteurs de violence. Des interdictions de stades pourraient être prononcées contre eux.

Selon le préfet, une frange de supporters réclame la démission des dirigeants du club depuis plusieurs mois.

Du côté de l’OL, deux joueurs lyonnais Anthony Lopes, Mathieu Gorgelin ont porté plainte contre X pour violence en réunion dans une enceinte sportive.

Jordan Ferri et le médecin de l'OL ont également été entendus mais Jordan Ferri n'a pas souhaité porter plainte.

Par ailleurs le président du club lyonnais, Jean-Michel Aulas s’en est pris à Anthony Agostini sur RMC, le directeur de la sécurité du club, qu’il accuse d’avoir attaqué Anthony Lopes.

Le responsable de la sécurité du club bastiais n’a pas tardé à réagir et a annoncé qu’il allait lui-même porter plainte contre Jean-Michel Aulas pour dénonciation calomnieuse.

Un match annoncé comme explosif

La rencontre s’annonçait déjà tendue à quelques heures du match ce dimanche. L’ancien entraîneur du SCB, François Ciccolini avait notamment déclaré lors du match aller que le match retour se réglerait à la manière forte, "comme des hommes, comme des Corses et voilà".

Les premiers incidents ont éclaté ce dimanche soir pendant l’échauffement alors que des supporters de la tribune Est sont descendus sur le terrain pour s’en prendre physiquement aux joueurs lyonnais, devant des stadiers rapidement dépassés. Les joueurs lyonnais ont rapidement été renvoyés dans les vestiaires, pour leur propre sécurité.

A ce moment de la soirée, l’entraîneur de l’OL, Bruno Génésio tente déjà de faire annuler la rencontre, mettant en avant le risque pour ses joueurs.

Mais le président Jean-Michel Aulas décide de faire jouer le match, malgré tout. Après une première période sans autre incident notable, la situation dégénère à nouveau, impliquant le directeur de la sécurité du SCB, Anthony Agostini et provoquant une deuxième échauffourée qui mettra un terme au match.
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