Le premier arrêté anti-pesticide de Corse a donc été pris à Barrettali. Depuis vendredi 13 septembre, l'utilisation des produits phytopharmaceutiques à moins de 150 mètres de tout bâtiment est interdite, sur décision du maire, Anthony Hottier.
Dans le village de Barrettali, certaines cultures se trouvent à deux pas des habitations. Et s’ils sont nombreux à hésiter parler des pesticides, le maire, Anthony Hottier, est inquiet.
Il explique : « Il y a des exploitations agricoles à côté des maisons. Il y avait des ruches dans le village et je constate aujourd’hui qu’il n’y en a plus. Ce n’est pas une preuve, c’est un constat que l’utilisation de pesticides peut être nuisible pour la santé des abeilles et des habitants. »
Anthony Hottier a donc pris un arrêté municipal pour interdire l’usage des pesticides à moins de 150 mètres des habitations.
Arrêté municipal anti-pesticide de Barrettali
Le nombre fera la force
Il emboîte le pas à son homologue breton Daniel Cueff, premier à l’avoir fait, avec l’idée que le nombre fera la force. « Je crois savoir que Paris, Lille, Grenoble, Lyon ont pris ce même type d’arrêté. Ils vont se retrouver devant le tribunal administratif, et ces arrêtés seront très certainement annulés. Mais si sur les 35.000 communes, une grande majorité prend ce type d’arrêté, l’État sera obligé de prendre en compte nos demandes », continue le maire de Barrettali.
En 2017, 203 tonnes des pesticides ont été achetées en Corse, utilisées à 80 % en Haute-Corse, Anthony Hottier dit ne pas en vouloir aux agriculteurs, premières victimes, selon lui, de ce risque sanitaire qu’ils font aussi courir aux autres.