Face à la fuite des alliés d'hier, le leader de Choisir Bastia mène une liste resserrée autour des derniers fidèles. Une liste à la couleur sociale marquée, et qui bénéficie du retour d'un allié de poids. Emile Zuccarelli.
A l'énoncé de son nom, les sympathisants et les curieux réunis à l'espace Impérial, à Lupinu, se lèvent, et applaudissent à tout rompre.
La place n'a trompé personne.
Emile Zuccarelli est 41ème sur la liste Choisir Bastia - A Scelta di Bastia, mais il est l'atout maître de Jean Zuccarelli, dans le combat que ce dernier mène pour "reprendre le cours de l'histoire".
Reprendre le cours de l'histoire, c'est reprendre la mairie et "enrayer le déclin qui frappe Bastia depuis six ans".
Un air de revanche
Jean Zuccarelli (44,6 %) en 2014, avait perdu, au deuxième tour, face à Gilles Simeoni (55,4 %).Un échec difficile à porter, alors que la mairie de Bastia a été, durant plusieurs décennies, dirigée sa famille.
Et difficile à accepter, quand sa défaite a été la conséquence d'une alliance que, dans son camp, on continue à considérer comme contre-nature...
Emile Zuccarelli n'avait jamais perdu aux municipales depuis 1989.
Et pour beaucoup de fidèles, c'est sa retraite, il y a 6 ans, qui a provoqué la chute de la maison Zuccarelli.
Alors pour les municipales 2020, pas question de se priver de son expérience politique et électorale, et de sa côte de popularité.
Emile Zuccarelli aura cette année 80 ans, mais il est revenu sur le front.
Présent, lors des réunions publiques, sur le terrain, et désormais, sur la liste.
Si toi aussi tu m'abandonnes...
Difficile, dans ses conditions, pour Jean Zuccarelli, d'asseoir définitivement sa légitimité de candidat.Mais la fuite de nombre d'anciennes figures du camp Zuccarelli, ces derniers temps, apparaissait alarmante.
Et il devenait urgent, pour "Milou", de revenir dans l'équation, tant sont nombreux ceux qui tentent de s'approprier son héritage.
L'ancien maire, député et ministre a pris la parole, hier soir, brièvement.
Mais clairement.
"Des militants, à Bastia, disent aux gens : "Votez pour mon candidat, ce n'est pas Jean, mais c'est comme si vous votiez pour Emile". Je suis là ce soir pour témoigner que ce n'est pas vrai."
La précision pourrait sembler superflue, lorsque le candidat est votre propre fils.
Mais dans une campagne bastiaise où les cartes ont été tellement rebattues qu'une poule n'y retrouverait pas ses poussins, mieux vaut ne pas en faire l'économie.
La précision arrivera sans nulle doute dans le camp d'en face.
La liste Spartimu l'Avvene de Jean-Sébastien de Casalta.
Un cercle où se bousculent un ancien adjoint et bras droit de "Milou", François Tatti, un ancien directeur de cabinet, longtemps incontournable dans son entourage, Dominique Rossi, et un ancien allié, partenaire et soutien, Jean-Jacques Vendasi.
Sans parler de l'état-major du PRG départemental, le parti dont "Milou" a été l'un des fers de lance en Corse durant des décennies, et qui a décidé de soutenir un candidat qui n'était pas encarté, plutôt que Jean Zuccarelli...
Ambiance.
Faire bloc, avec les fidèles
Alors pour certains, ça ressemble peut-être à un baroud d'honneur, mais Jean Zuccarelli n'a pas dit son dernier mot.les habitués des campagnes et des conseils municipaux ont répondu présent, une nouvelle fois.
Certains, après avoir envisagé un temps de se retirer.
Les compagnons de route d'Emile Zuccarelli, Juliette Dominici, Toussainte Devoti ou Francis Riolacci, ou les proches de Jean Zuccarelli, tels que Jean-François Paoli et Hélène Salge.
Le Parti communiste, allié historique, occupe 17 des 43 places de la liste, et les militants syndicaux sont également représentés.
Bref, même si 3 listes revendiquent une coloration politique de gauche, Choisir Bastia compte bien s'ancrer clairement sur ce terrain.
"C'est la liste de ceux qui n'ont jamais menti ni trompé les Bastiais", affirme Jean-Zuccarelli, la tête de liste de Choisir Bastia, - A Scelta di Bastia.
La question est de savoir si ce genre de promesses fait encore recette, dans les urnes, en 2020...