Replacer l'office de l'habitat de la Haute-Corse sur les bons rails, c'est la mission de Fabienne Giovannini, conseillère territoriale « Pè a Corsica » vient d’être élue présidente de cette structure. L'office est notamment confronté à un parc vétuste et au mécontentement de locataires.
Marie-Laure vit au dernier étage d’un des bâtiments de la cité aurore. Elle y a emménagé avec ses deux enfants il y a trois ans. Depuis, la famille se bat contre les dégâts des eaux.
L’appartement se situe sous le toit et malgré deux vagues de travaux, la pluie rentre partout : sur le compteur électrique, dans la cuisine, et dans la loggia toute équipée de bassines.
Aujourd’hui, tout ce que veut Marie-Laure, c'est déménager. « Je me suis trop investie, j’ai beaucoup dépensé, surtout dans la cuisine. Je n’ai plus envie et j’ai peur de cette baie vitrée qui va tomber par, c’est obligé qu’à un moment ou un autre elle finisse par tomber. Je n’ai pas envie que ça blesse mon fils », s’inquiète Marie Laure Cimino, locataire de l'office HLM de l’habitat de la Haute-Corse.
L'immeuble de Marie-Laure date d'avant 1975, comme c’est le cas pour la moitié du parc de l'office de l'habitat de la Haute-Corse. Il compte 3 700 logements sur 27 communes. Mais la vétusté du patrimoine, concentré à Bastia, n'est pas son seul problème.
« 50% des locataires sont en situation d’impayé »
Visé par deux plaintes en justice, l'office est aussi en mauvaise passe financière. Un locataire sur deux ne paie pas son loyer. « 50% des locataires sont en situation d’impayé. C’est énorme et c’est un vrai problème pour l’outil. Il y a une partie qui est des grands précaires et il va falloir les accompagner socialement, ensuite il y a les gens qui sont mécontents.
Et enfin, il y a aussi une catégorie de gens qui ont pris l’habitude de ne pas payer le loyer alors qu’ils sont parfaitement solvables. Là, la loi prévoit un certain nombre de procédures qui nous mettrons en œuvre », explique Fabienne Giovannini présidente de l'Office public de l'Habitat de la Haute-Corse.
Autre priorité de la nouvelle équipe : la remise à plat des conditions d'attribution des logements. Actuellement, 3 000 personnes sont en attente, alors que 170 appartements sont vacants.