La paillote Mar a Beach, installée sans permis depuis plus de 20 ans sur le domaine public dans une crique de Calvi, est en cours de destruction par son propriétaire, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier.
Les cuisines de cet établissement de la presqu'île de la Revellata "ont été démontées ainsi qu'une partie de la terrasse et la démolition du gros oeuvre doit intervenir la semaine prochaine", a précisé cette source à l'AFP.
Le 15 mai 2018, le tribunal de grande instance de Bastia avait ordonné l'expulsion des co-propriétaires, Franck Maraninchi et de M. et Mme Ciavaldini, leur donnant un délai d'un mois sous peine d'une amende de "1.000 euros par jour de retard".
15 ans de procédure
Cette décision faisait suite à 15 ans de procédure. En 2000, une première mise en demeure avait été envoyée par la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) après l'aménagement au bulldozer d'une zone humide. Des procès-verbaux suivront en 2002 pour "occupation sans autorisation du domaine public maritime et construction sans permis", rappelle l'association de défense de l'environnement U Levante, à l'origine des actions en justice.En 2003, le tribunal administratif de Bastia avait jugé illégale l'occupation du domaine public maritime par ce restaurant, construit sans permis sur un terrain appartenant au Conservatoire du littoral, dans une zone Natura 2000, et sur un espace remarquable inconstructible.
Occupation illégale
Le tribunal avait ordonné la démolition de la paillote et la remise en état des lieux. Depuis, son propriétaire Franck Maraninchi, qui revendique l'occupation d'un terrain familial, avait intenté toutes les voies de recours possibles. Six jugements successifs l'ont toujours condamné à remettre en état les lieux occupés illégalement, sans effet jusqu'à présent. A la mi-décembre, M. Maraninchi avait indiqué au site Corse Net Infos son intention de faire démolir son établissement, assurant ne pas pouvoir faire face financièrement aux astreintes qui s'élevaient alors à "180.000 euros" selon lui."Avec cette décision, ce sont 21 années de ma vie qui s'écroulent et j'avoue que je suis anéanti et triste", avait-il dit. Contacté par l'AFP, M. Maraninchi n'était pas joignable vendredi pour réagir. Fin mai des associations de commerçants de Calvi et de L'Ile Rousse s'étaient mobilisées pour réclamer le maintien de la paillote. Le conseil municipal de Calvi avait également défendu "une activité économique employant jusqu'à 20 salariés, ouverte à l'année".