La parole était à la défense en ce dernier jour du procès en appel dans l’affaire des gites ruraux. Les avocats de Paul Giacobbi ont été virulents après les réquisitions de l’avocate générale. Paul Giacobbi a imploré les juges qui détiennent désormais « sa vie » et « son honneur ».
Dès les premiers mots, Me Emmanuel Mercinier-Pantalacci, avocat de Paul Giacobbi, a répondu frontalement à l’avocate générale du procès en appel de l’affaire des gîtes. Alors que le ministère public a requis, jeudi 15 février, trois ans de prison ferme, cinq ans d’inéligibilité et 100 000 euros d’amende, la défense de M. Giacobbi a rendu coup pour coup.
« Il y a quelque pourri dans le royale de la Giacobbie » avait lancé l’avocate générale Clémence Caron. « S’il y a quelque chose de pourri dans la Giacobbie, il y a de la déraison dans les réquisitions. », lui a répondu ce vendredi Me Emmanuel Mercinier-Pantalacci.
« Réquisitions politiques »
Epaulé par son confrère Me Alexis Gublin, les deux avocats de Paul Giacobbi ont argumenté point par point les raisons de ne pas condamner leur client. D’abord, celui-ci a déjà été condamné politiquement puisqu’il n’a pu se représenter à des élections. Leur prédécesseur Me Jean Louis Seatelli l’avait d’ailleurs clamé en sortant du procès : « C’est un assassinat politique. »
Emmanuel Mercinier-Pantalacci a aussi fait valoir que les réquisitions sont excessives car M. Giacobbi ne s’est pas enrichi personnellement et demande aux juges de ne pas se faire influencer par l’opinion publique qui, via les réseaux sociaux, clame la culpabilité de l’ancien président du Conseil général de Haute-Corse.#Procès gîtes le second avocat de Paul Giacobbi Alexis Gublin poursuit dans la même veine et dénonce des « réquisitions politiques » et non argumentées juridiquement contre un « homme qui a déjà été tué politiquement. »
— Anne-Marie Leccia (@annemarieleccia) 16 février 2018
#Procès gîtes Emmanuel Mercinier-Pantalacci s’adresse aux juges « Chassez l’opinion publique cette prostituée qui vous tire par la manche de votre jugement » (nb l’avocate générale a fait réf à l’opinion et à des articles pour affirmer que la population attendait des réponses )
— Anne-Marie Leccia (@annemarieleccia) 16 février 2018
Giacobbi n'aurait rien su
La défense s’est ensuite appuyée sur des éléments du dossier. Paul Giacobbi ne pouvait être au courant de ce détournement de fonds publics. Non seulement de par sa fonction très prenante, mais aussi en raison d’une écoute téléphonique de Stéphane Domarchi où ce dernier affirme que M. Giacobbi « ne sait rien de ce que fait Dominique Viola ».
#Procès gîtes « oui le cabinet était en roues libres mais pas pour tt pour les gîtes » pour le reste Paul Giacobbi selon sa défense faisait son travail de président qui lôccupait énormément et du coup il n’aurait pas vu les dysfonctionnements sur un « petit service »
— Anne-Marie Leccia (@annemarieleccia) 16 février 2018
#Procès gîtes selon ses avocats P.Giacobbi ne savait rien; la preuve apparaîtrait ds une écoute tel de Stéphane Domarchi qui laisse entendre que P. Giacobbi ne sait rien de ce que fait D. Viola mais que si D.Viola parle sur lui il informera P. Giacobbi de ce que fait D. Viola
— Anne-Marie Leccia (@annemarieleccia) 16 février 2018
Concernant une lettre comportant la signature de Paul Giacobbi, la défense parle de « simple formalité ».
#Procès gîtes Alexis Gublin rappelle que le courrier qu’aurait signé P.Giacobbi est une simple relance à un demandeur d’aides et qu’il ne caractérise donc pas le détournement de fonds publics et quant à l’arrêté reproché « une simple formalité qui ne peut l’incriminer lui »
— Anne-Marie Leccia (@annemarieleccia) 16 février 2018
Enfin, Me Alexis Gublin estime que le fait d’utiliser les noms des épouses et des proches pour attribuer des subventions visait justement à cacher l’affaire à M. Giacobbi.
« Vous avez mon honneur entre les mains »
Dernier à prendre la parole, Paul Giacobbi a conclu sa défense en implorant les juges :
Vous avez ma vie, vous avez mon honneur dans vos mains. Je vous supplie de juger les faits, je vous supplie de juger en droit.
Devant les caméras, l'homme a adopté une attitude sereine, se disant même « confiant ».
La décision de la cour d’appel sera rendue le 9 mai.