Beaucoup de questions se posent après le harponnage en plein jour par un roulier tunisien, d'un porte-conteneur chypriote au mouillage à 28 km des côtes du Cap Corse, il y a dix jours. Quels retours d'expérience peut-on tirer de cet accident qui a eu lieu à l'entrée du Canal de Corse ?
Première question après ce harponnage au large du Cap Corse : est-il normal qu'un navire mouille en face des côtes sur un haut-fond ? Oui, en vertu d'une convention internationale datant de 1982, explique Philippe Livet, Directeur départemental adjoint des Territoires et de la Mer.
"Si un bateau à pour différentes raisons, soit pour un problème technique, soit comme cela semble être le cas pour ce porte-conteneur être en attente de traitement, on a tout-à-fait la possibilité de le faire librement pour autant que l'on soit, et c'était le cas, au-delà des eaux territoriales d'un état riverain".
Le CLS Virginia mouillait à 28 km du Cap Corse, bien au-delà des eaux territoriales qui s'étendent jusqu'à 12 milles nautiques (22 km) du littoral.
Mais alors que les sémaphores de Corse surveillent le trafic, que l'on dispose de radars, de transpondeurs, comment le roulier tunisien n'a-t-il pas pu éviter la collision ?
C'est une erreur de surveillance selon Philippe Livet, dans une zone, le Cap Corse, porte d'entrée du Canal de Corse, qui est un passage majeur des routes maritimes entre la France et l’Italie.
A tel point qu'en mai 2016, un nouveau Dispositif de Séparation de Trafic (DST) a été adopté par l’Organisation Maritime Internationale pour éviter les accidents.