Placé depuis vendredi en rétention à Bastia, avant son expulsion programmée lundi 30 septembre, Sam Assima va, par le biais de ses avocats, faire une demande d'asile. Ce ressortissant togolais est visé par une mesure d'obligation de quitter le territoire français, la troisième depuis 2018.
Sam Assima pourra-t-il rester en France ? Sous le coup d'une mesure d'obligation de quitter le territoire français (OQTF), le jeune homme est placé depuis vendredi 27 septembre en rétention au commissariat de Bastia, en l'attente de son expulsion au Togo - son pays d'origine -, programmée ce lundi matin.
Mais face aux réponses défavorables répétées apportées à ses demandes de régularisation au cours des dernières années, ses avocats font le choix d'une nouvelle approche, en déposant une demande d'asile auprès des autorités françaises.
"La perspective d'obtenir pour Sam Assima le droit d'asile est possible au regard des nouveaux éléments qui ont été apportés à son avocat qui intervient au nom de la ligue des droits de l'homme, Me Jean-André Albertini", indique-t-on au sein de la section corse de la LDH, qui suit depuis plusieurs mois le dossier du ressortissant togolais.
La procédure d'expulsion suspendue
Contacté, Me Jean-André Albertini confirme le dépôt et l'enregistrement de la demande d'asile auprès de la préfecture de Haute-Corse.
"Pour l'instant, la procédure d'expulsion est suspendue dans l'attente de la décision de l'Ofpra (office français de protection des réfugiés et des apatrides)", indique-t-il, précisant que "le préfet, compte tenu de cette demande, a prolongé aujourd'hui la rétention administration de Monsieur Assima". Une mesure que l'avocat entend désormais contester par un recours devant de le tribunal administratif de Bastia "dans les 48 heures".
Reste à savoir, désormais, l'écho que cette demande d'asile trouvera auprès de la préfecture de Haute-Corse, et à la suite l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides).
Arrivé en France en 2015
Pour rappel, Sam Assima, doté d'un visa, est arrivé en 2012 en Italie pour suivre un cursus de comptabilité. En 2015, il choisit de poursuivre ses études en France. C'est à la suite d'un premier échec universitaire, raconte-t-il, que son titre de séjour n'a pas été renouvelé. En 2018, une première OQTF est délivrée à son encontre.
Le ressortissant togolais refuse de quitter le territoire, et poursuit son cursus universitaire. Il se voit délivrer une seconde OQTF en 2021, puis une troisième en 2024. Parallèlement, ses demandes de régularisation auprès de diverses préfectures sont toutes refusées.
Le trentenaire, qui réside en Corse depuis six mois, a déposé, cet été, une candidature en Master à l'Université de Corse, et fait état d'un projet professionnel qu'il entend initier en France. Le 12 août, une mobilisation de soutien a réuni une cinquantaine de personnes à Bastia. Trois points qui n'ont pas suffi à convaincre la préfecture de Haute-Corse d'accepter sa demande de régularisation.