Après le passage des tempêtes Ciaran et Domingos, l'hydrobiologiste Antoine Orsini revient, pour France 3 Corse ViaStella, sur ces évènements climatiques et leurs conséquences sur l'île.
Plusieurs fleuves sur l’île sont entrés en crue ces derniers jours. Est-ce commun ?
Il y a des crues de 3 ou 4 mètres tous les ans, mais là ce sont des phénomènes exceptionnels puisqu’on a atteint 6 mètres de hauteur. 6 mètres, c'est quand même deux étages. Ce qui n’est pas commun non plus, c'est la fréquence de ces deux crues puisqu'on a eu le 2 et le 5 novembre des crues qui surviennent théoriquement tous les 10 ans. Et là, au lieu d'arriver une fois tous les 10 ans, cela arrive 2 fois en 4 jours.
Deux ponts tombés aussi, c'est presque historique.
Oui, c’est historique. Ce sont des ponts qui datent du début du 20e siècle, et qui ont vu passer de nombreuses crues, y compris le pont de Baliri. En 1976, quand il y a eu 7 morts, l'eau était passée sur le pont, mais il n'avait pas été emporté. Et là, le pont a été emporté, ce qui est une catastrophe.
En ce moment, au niveau météorologique, on a l'impression que les phénomènes sont très violents mais aussi très localisés, comment cela s'explique ?
Le moteur de ces précipitations exceptionnelles est très localisé, dans le haut des bassins-versants, c'est la température de la mer. On a une Méditerranée toujours à 21 degrés, donc on a des précipitations exceptionnelles où on peut avoir jusqu'à 200 millimètres. 200 millimètres, c'est 200 litres par mètre carré, mais c'est surtout, au niveau de la Restonica, peut-être 10 millions de mètres cubes qui descendent d'un coup.
Justement, la prise d’eau de la Restonica, qui alimente la ville de Corte, a été endommagée. Vous travaillez sur la réparation en ce moment.
Le maire, ses équipes et le directeur de la régie travaillent en ce moment pour réparer. Mais on a anticipé en fermant toutes les vannes, de la même manière que nous avons réglé le problème en faisant des forages dans le bas Tavignanu. Heureusement qu'on a fermé les vannes.
Retrouvez l'entretien d'Antoine Orsini par Maia Graziani et Enzo Giugliano :