La grande inconnue de ce second tour des élections territoriales réside plus dans le taux de participation que dans le faux suspens quant à son issue. Une situation qui semble aussi avoir contribué à peu mobiliser dans les rangs des abstentionnistes du premier tour.
16,07% des inscrits. Le faible taux de participation à midi traduit le peu d'intérêt que semble représenter ce scrutin aux yeux des abstentionnistes. Les électeurs corses sont appelés à élire ce dimanche ceux qui prendront les rênes de la nouvelle collectivité territoriale unique au 1er janvier 2018.
Lors du premier tour dimanche dernier, le taux de participation à la même heure s'établissait à 17,52% des électeurs inscrits. En décembre 2015, au 2d tour des élections territoriales, le taux de participation relevé à la même heure était de 24,75% des inscrits.
Sauf énorme surprise, ce 2ème tour de scrutin devrait voir triompher les nationalistes. Forte de son score triomphal du premier tour (45,36% des suffrages exprimés), la liste Pè a Corsica (Pour la Corse) emmenée par Gilles Simeoni est en position de conforter son score.
Au milieu d'une marée de drapeaux corses et de chants traditionnels, le leader autonomiste Gilles Simeoni a appelé mercredi lors d'un grand meeting à Ajaccio les 233.988 électeurs corses à "amplifier le score" du premier tour : "Nous avons besoin de tout le monde parce que nous avons un pays à construire".
Face à lui, les trois autres listes en course tentent de réunir des voix pour construire une "opposition démocratique". Jean-Martin Mondoloni (droite régionaliste) a appelé à la mobilisation des électeurs. "(...) Le danger d'un pouvoir absolu pouvant devenir totalitaire est une réalité", a-t-il indiqué.
"C'est certainement l'élection la plus importante que la Corse ait jamais connue", a pour sa part estimé mercredi Valérie Bozzi, à la tête de la liste de droite soutenue par le parti Les Républicains.
Après un premier tour marqué par une abstention forte (47,83%), elle a appelé les 111.905 Corses inscrits sur les listes et restés chez eux dimanche dernier à ne pas bouder les urnes cette fois-ci.
Le scrutin va donner naissance en janvier à une Collectivité territoriale unique, une première en France métropolitaine, à la place des deux conseils départementaux et de la Collectivité territoriale (région). Ses 63 élus n'auront qu'un mandat de trois ans et demi, jusqu'en 2021, date des prochaines élections régionales.