La compagnie espagnole Volotea a répondu à l'appel d'offres pour quatre lignes dans le cadre de la Délégation de Service Public aérienne corse. La compagnie low cost interroge dans sa stratégie et son approche des DSP. Zoom sur le leader aérien dans l'île, hors délégation de service public.
Première compagnie sur les liaisons domestiques en France, Volotea a réalisé un chiffre d’affaires de 550 millions d’euros en 2022, et prévoit de dépasser les 700 millions en 2023.
Arrivée en Corse en juin 2012, la compagnie catalane n’a cessé d’augmenter son offre, jusqu’à s’imposer comme leader de l’aérien sur l’île, hors délégation de service public.
Les avions de la compagnie au damier rouge et blanc sont désormais présents sur les tarmacs de l’île de mai à décembre soient 8 mois sur 12 avec une présence renforcée en arrière-saison.
Depuis 2019, Volotea a augmenté sa capacité de 85% d’octobre à décembre.
Cette année, Volotea en Corse, c’est 900.000 sièges et 29 routes entre l’île et le Continent. Des liaisons aériennes entre les 4 aéroports insulaires et 9 villes françaises telles que Bordeaux, Caen ou encore Strasbourg.
Une offre que la compagnie prévoit d’étoffer ces trois prochaines années, avec l’ouverture de 10 routes supplémentaires. Objectif affiché : atteindre 1 million et demi de sièges à horizon 2026.
Des liaisons entre la Corse et le continent, Volotea en ouvre régulièrement mais en ferme aussi, comme les lignes Ajaccio-Limoges, Bastia-Biarritz ou encore Figari-Charles de Gaulle.
Ouvertes entre 2020 et 2022, elles ont disparu du programme cette année.
Réponse aux appels d'offres de DSP
Depuis quelque temps, la stratégie de développement de la compagnie catalane s’appuie aussi sur les délégations de service public.
Elle a notamment remporté celle de Tarbes-Orly l’année dernière, et l’opère aujourd’hui malgré des déboires juridiques.
Le tribunal administratif de Pau avait en effet annulé la candidature de Volotea à l’appel d’offres en mars 2022 pour « non-conformité ». En cause, le non-paiement d’une amende de 200.000 euros pour « travail dissimulé » à Bordeaux. Une amende payée depuis, mettant fin aux poursuites selon la compagnie.
En Sardaigne aussi, la compagnie ibérique a défrayé la chronique. D’après des articles de presse, Volotea a annoncé en septembre dernier la fin anticipée des quatre rotations prévues dans le cadre de la continuité territoriale. Ses liaisons entre la Sardaigne et l’Italie se sont donc arrêtées dès février 2023, 3 mois avant la date fixée par l’accord avec la région autonome pour les obligations de service public.
Contactée, la compagnie botte en touche sur ce sujet et se borne à nous répondre qu’elle opère toujours sur la ligne Olbia-Rome. Selon nos confrères de la presse sarde, la compagnie avait fait ce choix eu égard à la hausse du prix du carburant.
Jeudi dernier, c’est à la DSP aérienne de Corse que Volotea a répondu.
Reste désormais à savoir si ses déboires passés rentreront en compte dans la prise de décision de la collectivité de Corse.