VIDEO : "La Est, on l'appelait la tribune des fous, c'est dire !" retour sur une tribune pas comme les autres

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Hier soir, la tribune Est telle qu'on la connaît depuis trente ans a fait ses adieux à Furiani, de belle manière. Elle sera fermée durant une vingtaine de mois, pour faire peau neuve. C'est une page qui se tourne dans l'histoire d'Armand Cesari.

Le stade Armand Cesari était en ébullition. Le genre de célébration qui salue d'ordinaire une accession au rang supérieur. 

Mais, chez les supporters, une sourde mélancolie se mêlait à la liesse. Le genre de mélancolie qui accompagne la fin d'une histoire. 

Furiani disait au revoir à la tribune Est.

On l'aime, et il y a un pincement au cœur, voire plus, de devoir la quitter

Alex Negroni, supporter

La Fin de cette saison marque le début de travaux qui vont permettre, selon les mots de Claude Ferrandi, le président du SCB, d'avoir "un stade digne de ce nom". 

Un chantier long de plusieurs années, qui va se dérouler en plusieurs tranches. La première concerne la tribune Est, qui sera détruite, et reconstruite, avec une inclinaison différente, et, surtout, un toit.

Pour Alex Negroni, abonné en Est, c'est un moment très particulier : "Il y a la satisfaction d'avoir bientôt une nouvelle tribune qui nous satisfera pleinement, mais il y a aussi un sentiment de tristesse. On s'y est attaché, au fil des années, malgré ses défauts, malgré les aménagements actuels, qui ne permettent pas les animations qu'on voudrait...
On l'aime, et il y a un pincement au cœur, voire plus, de devoir la quitter".

"La tribune des fous"

La tribune Est, ou tribune Jojo Petrignagni, du nom d'un supporter emblématique de l'histoire du Sporting, qui, durant des décennies, s'est présenté, match après match, devant les supporters, drapeaux du club en main, pour faire monter l'ambiance, a acquis avec le temps un statut légendaire. Et pas qu'en Corse.

Dans le monde du football français, les histoires les plus incroyables couraient sur ce qui s'y passait. On racontait que certains supporters tentaient d'attraper l'arbitre au lasso, tandis que d'autres venaient avec un frigo pour le jeter sur l'entraîneur adverse... Et le pire, c'est que la plupart d'entre elles étaient vraies.
A tel point qu'on l'a longtemps surnommée "la tribune des fous".

Jean-Marie Maroselli, supporter historique des Bleus, et membre fondateur du groupe Testa Mora 92, s'en souvient : 

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Tradition

La tribune Est telle que nous la connaissons aujourd'hui fêtait cette année ses 30 ans. Elle a vu le jour en 1994, sur les décombres douloureux de l'ancienne, détruite comme le reste du stade après la catastrophe de Furiani.

Et durant trois décennies, elle a permis de transmettre une tradition bien plus vieille qu'elle.

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Jean-Marie Maroselli se souvient avec émotion de la première fois où il est allé en Est, enfant. C'était bien avant 1994, quand la tribune était construite sur le toit des vestiaires des joueurs.

Je me suis dit : "c'est là que je veux être"

Jean-Marie Maroselli, supporter

"J'ai senti tout de suite une atmosphère incroyable, avec des gens haut-en couleurs. Il n'y avait pas tellement d'écharpes et de drapeaux. Ce n'était pas une tribune très colorée, mais il y avait une telle ambiance, et puis cette macagne permanente... Je faisais connaissance avec ce peuple bleu qui était derrière son club. C'était émouvant. Je me suis dit : "c'est là que je veux être". 

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Excès

Cette passion, au fil des décennies, et au gré des groupes de supporters, n'est pas allée sans excès, quand la situation du club était inquiétante, que les performances sportives déclinaient, lors de la réception d'équipes avec lesquelles le club avait un contentieux, ou que se faisaient jour des tensions avec certaines équipes dirigeantes. 

Depuis quelques années, les débordements sont moins spectaculaires, et la tribune des fous est plus volontiers appelé tribune des accaniti. Même si les fumigènes, les insultes ou les jets d'objet sur le terrain continuent d'émailler certaines rencontres à enjeu.  

C'est très important d'avoir un KOP tel que celui-là !

Claude Ferrandi, président du SCB

Le président du Sporting, Claude Ferrandi sait que cela fait partie du jeu : "bien sûr que cela provoque certaines difficultés financières. On subit pas mal d'amendes, avec des montants élevés. Quand on paie 100.000 euros d'amende, c'est une somme qui aurait pu servir à payer un joueur durant toute une saison à 10.000 euros par mois. Mais je préfèrerai toujours avoir la tribune Est avec nous, qui nous pousse à chaque match, que ne pas l'avoir. C'est très important d'avoir un KOP tel que celui-là, qui a sa propre histoire au sein de l'histoire du club. J'espère vraiment que la tribune Est reviendra plus forte encore après ces travaux". 

Jean-Marie Maroselli, lui, n'en doute pas une seconde. "Avec un toit, enfin, la tribune Est va faire mille fois plus de bruit qu'avant ! Uene chose est sûre, en tout cas. Lorsque l'on rentrera dans le stade de Furiani, on regardera toujours du côté de la tribune Est. Toujours". 

 

Voyez le sujet de Paul Salort, Typhaine Urtizverea et Anne-Laure Louche :

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