Les salariés d'Engie étaient en grève ce jeudi à l'appel de la CGT. Les grévistes s'inquiètent de l'avenir de la fourniture du gaz en Corse qui est actuellement assurée par Engie dans le cadre d'une délégation de service public. Mais elle pourrait s'ouvrir à la concurrence.
Ils veulent garantir à la fois les tarifs du gaz et les emplois. La CGT craint pour l’avenir d’Engie qui fournit du gaz à 28 000 clients dans l'île. Mais problème : le contrat passé avec Ajaccio et Bastia est caduc depuis 1994.
La passation d’un nouveau marché est nécessaire. Un appel d’offre sera à lancer. La CGT y voit un grand danger et demande des garanties à l’État. « Le groupe Engie doit être en situation de monopole. C’est la seule solution pérenne et viable pour les usagers, pour les emplois et un pour un service public de qualité.
C’est aux services de l’État aux plus hauts responsables au niveau des collectivités et des pouvoirs publics d’en prendre la décision. La règlementation actuelle, la libéralisation des marchés, du gaz et de l’électricité ne le permet pas », indique Xavier Nesa, représentant des personnels EDF-Engie de Corse.
Cinq millions d’euros de déficit
En Corse, Engie est largement en déficit. À terme, les pertes pourraient être réclamées aux communes ou aux consommateurs. À Ajaccio, la municipalité s’apprête à lancer une procédure de délégation de service public.
Actuellement, le déficit d’Engie serait de cinq millions d’euros, mais l’investissement de 100 millions d’euros à venir pour enfouir les cuves du Loretto ferait monter d’avantages la facture. « Il paraît difficile pour la ville de financer à hauteur de huit millions d’euros par an le déficit lié à la fourniture de gaz en Corse.
Monsieur Marcangeli a commencé les négociations aussi bien au niveau local, avec le préfet, qu’au niveau national, avec le Premier ministre, pour essayer de trouver une solution. La mise en place, peut-être, d’un fonds spécial comme c’est le cas pour les DOM-TOM pour que l’on puisse financer ce coût d’arrivée du gaz en Corse », précise Pierre-Paul Rossini, directeur général des services d'Ajaccio.
La municipalité de Bastia va signer une assistance à maîtrise d'ouvrage pour négocier au mieux avec Engie ou toute autre entreprise éventuellement intéressée. Si le surcoût n'est pris en charge ni par l'État ni par les communes, in fine le consommateur verra sa facture augmenter.